L’emploi grâce à l’énergie propre tel est le thème abordé par Barack Obama. Rien de très surprenant car l’économie et l’emploi sont, et de très loin, les deux principaux sujets de préoccupations des Américains. C’est ce qu’indique un sondage réalisé par l’institut Gallup à la mi-septembre. Et le haut niveau de chômage (9,6 % selon les chiffres officiels qui ne tient pas compte des gens qui sont rationnés et travaillent à temps partiel et aussi ceux qui ne sont même plus sur les listes de demandeurs d’emplois) est une des principales causes de la faible popularité de Barack Obama.
L’énergie propre est une des actions prioritaires du plan de relance (ARRA) et qui a bénéficié d’un financement de 90 milliards de dollars – un part importante du plan. Les Cleantech constituent aussi un des secteurs les plus prisés par les capitaux-risqueurs avec les technologies de l’information et plus spécifiquement les technologies Internet et la santé. L’ennui des cleantech est qu’elles nécessitent des investissements importants contrairement à d’autres domaines par exemple comme le logiciel. Mais elles couvrent des emplois aussi très divers allant d’entreprises de rénovation d’habitation, de fabrication de batteries pour voitures ou camions, de construction de centrales d’électricité solaires.
Barack Obama cite l’exemple de la société BrightSource qui a utilisé un prêt garanti de 1,37 milliard de dollars pour construire une centrale électrique solaire dans le désert de Mojave dans laquelle on trouve la Vallée de la Mort (Death Valley), une zone à très fort taux d’ensoleillement. Cette centrale, qui sera la plus importante, produira 370 MWatts (par comparaison la centrale nucléaire de Flamanville a une capacité de 1 300 MWatts) et qui devrait alimenter 140 000 foyers. Si la construction de cette centrale va employer un millier d’emploi comme le souligne Barack Obama, elle ne créera qu’une centaine d’emploi durable.
Et lorsqu’il replace l’énergie propre dans le contexte de la mondialisation, Barack Obama établit la comparaison avec la Chine, l’Inde et l’Allemagne. France, Royaume-Uni, Japon, Italie… aucune des économies avancées n’est citée dans cette compétition qui s’annonce âpre dans les années à venir. A noter que la Chine est mentionnée à deux reprises dans ce rendez-vous hebdomadaire : « To go backwards and scrap these plans means handing the competitive edge to China and other nations ». Où est l’Europe peut-on se demander avec inquiétude ?
Enfin, période électorale oblige, Barack Obama ne peut résister à la critique du Camp Républicain qui dans son dernier document qui fait figure d’acte de foi en vue de 2012 (A Pledge to America) indique qu’il entend supprimer les aides au développement des projets en énergie propre, même ceux qui sont en cours.