“In many ways our economy already resembles a European one. As boomers age and spending grows, we will become even more French”.
Le titre de la dernière édition du magazine américain Newsweek sonne comme la pire des insultes comme une affirmation à charge et une attaque en règle contre le fameux plan de relance voté par la Chambre des Représentants la semaine dernière et qui doit l’être cette semaine par le Sénat.
Pourtant de tradition libéral – au sens américain du terme -, le magazine reprend des anathèmes lancés par quelques membres du Congrès.
Les représentants n’hésitent pas dans leur formule : « It is… the European Socialist Act of 2009 », s’est exclamé le présentateur de la chaine Fox News dont les propos ne sont pas en général faits dans la dentelle.
Le magazine Newsweek poursuit sa tirade sur le thème de l’ « européanisation des Etats-Unis ». Et de comparer deux paires de chiffres qui montrent un certain rapprochement des deux économies. Il y a une dizaine d’années, les dépenses publiques en Europe étaient de 34,3 % du PIB contre 48,2% dans la zone Euro, une différence de 14 points. En 2010, elles devraient se situer à 39,9% aux Etats-Unis à comparer à 47,1% sur la zone Euro. « Alors que nos dépenses vont augmenter dans la décennie à venir, nous allons même devenir plus français », ponctue le magazine dans une formule qu’il veut sans appel. Injure dans l’injure en quelque sorte.
Après sa déclaration sur le plafonnement des salaires des patrons des banques qui recevraient des fonds publics à 500 000 dollars par an serait lui tout simplement un communiste !
Comme quoi, si les Français ont parfois des visions un peu simplistes et caricaturales des Américains, ces derniers le leur rendent bien parfois.
Mais l’hebdomadaire fait fausse route et ne reflète pas l’opinion actuelle des Américains. Selon une enquête réalisée par l’institut de sondage Gallup montre que plus de deux Américains sur trois soutiennent le plan de relance d’Obama et la manière qu’il utilise pour le faire passer au Congres. En général, les Américains ont tendance à se méfier du gouvernement, mais en cette période de crise ils semblent bien contents de voir qu’il y a un rempart qui les protège de l’inconnu. La déclaration de Ronald Reagan selon laquelle « le gouvernement n’est pas la solution à notre problème ; le gouvernement est le problème », semble bien révolu. Tout au moins pour l’instant.