Sur le plan symbolique, l’information a marqué les esprits des Américains et leur a donné une indication de plus sur le déclin relatif des États-Unis, même s’il s’agit là d’une conséquence de la mondialisation et du développement des marchés financiers. La bourse de New York fusionne avec la bourse allemande de Francfort (Deutsche Börse), mais c’est cette dernière qui détient la majorité du capital (60/40). De cette fusion nait la plus grande place financière du monde avec quelque 20 000 milliards de transactions par an reléguant Londres à bonne distance et Paris au rang de nain.
“Achtung! Germans taking over NYSE” titre le New York Post
Bien sûr, les conservateurs utiliseront cette opération comme un signe du déclin des Etats-Unis dont le responsable est Barack Obama. A l’occasion de la récente conférence CPAC qui s’est tenue à Washington il y a quelques semaines, Newt Gingricht (A 4:15), l’ancien speaker de la chambre de Représentants sous Clinton, et l’affairiste Donald Trump (A 9:00 – très content de lui, ayant une haute opinion de sa propre personne et faisant une critique de Barack Obama surprenante) n’ont pas hésité à utiliser la ficèle, mais elle est un peu grosse.
A l’inverse, Mike Bloomberg, le maire de New York, a salué cette fusion entre deux grandes bourses pour faire émerger un nouveau leader. Cette fusion a certainement plus à voir avec la mondialisation et/ou la globalisation des marchés financiers plus qu’avec le déclin des Etats-Unis. La bourse de Londres et de Toronto ont annoncé peu de temps auparavant un partenariat. En octobre 2010, SGX, l’opérateur du Singapore stock exchange annonçait son projet de racheter la bourse Australienne. D’autres opérations de ce type ont vu le jour Par ailleurs, Il ne faut pas confondre entre l’opérateur d’une bourse qui n’est qu’une entreprise et le marché sur lequel elle opère. Ce n’est pas parce que le NYSE sera géré par une entreprise multinationale signifie que d’un coup New York ne soit plus une place financière de premier plan. Cette fusion a aussi plus à voir avec l’évolution des marchés financiers proprement dits qu’au déclin relatif des Etats-Unis. Mais l’un n’empêche pas l’autre.