Alors que les démocrates s’apprêtent à prendre le contrôle de la Chambre des représentants à partir de janvier prochain, la seconde partie du mandat de Donald Trump risque d’être beaucoup plus difficile que la première. Comme Barack Obama et Bill Clinton, Donald Trump avait de son côté les deux chambres du Congrès et donc a fait très peu d’efforts pour travailler avec les démocrates. Il a par ailleurs réussi le tour de force à changer radicalement le parti républicain, devenu en quelques mois le parti de Trump. Les républicains se sont assez largement rangés de son côté et le comportement erratique et impulsif du président a donné des idées à nombre de parlementaires qui sont devenus des sortes de « baby Trump ». A l’occasion des élections de mi-mandat, Donald Trump a totalement personnalisé le scrutin. Avec le succès que l’on sait puisque les démocrates sont en passe de gagner 40 sièges (les comptages ne sont pas encore terminés).
Après des déclarations qui semblaient aller dans le sens de l’apaisement, Donald Trump a été repris par ses démons et réintégré les démocrates dans sa longue liste de bouc-émissaires. Ces derniers jours il a été occupé avec le Chief Justice de la Cour Suprême John Roberts. Que le président attaque la Cour Suprême n’est pas inhabituel, mais que le responsable de cette plus haute juridiction réponde l’est beaucoup plus.
Donc envisager que les démocrates et Donald Trump travaillent ensemble sur certains sujets semble assez improbable. D’autant qu’à peine passé l’effet élection sur le mental du président, les premières conclusions de l’enquête du procureur Robert Mueller pourraient être rendues publiques. De quoi ajoutant à l’instabilité de l’hôte de la Maison-Blanche.
De fait, les Américains ne sont pas trop optimistes sur une telle possibilité. Près de deux Américains sur trois pensent que Donald Trump coopérera peu ou pas du tout avec les démocrates et 70 % pensent que les démocrates ne coopéreront pas avec Donald Trump. Ils s’attendent donc à une deuxième partie de mandat plutôt belliqueuse. Bien entendu, les démocrates ne s’attendent pas à ce que Donald Trump cherche des accords avec les représentants de leur parti tandis que les républicains portent la charge sur les démocrates et prévoient qu’ils ne feront pas d’efforts en le président.
Et ces proportions, à la fois côté démocrates et républicains, sont nettement inférieures à celles qu’en 2006 où les démocrates avaient gagné le congrès.