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Vers la relocalisation de la production aux Etats-Unis ?

Dans un rapport qui vient d’être publié intutilé Made in America, Again, U.S. Manufacturing Nears The Tipping Point, le cabinet Boston Consulting Group montre qu’à partir de 2015 l’avantage compétitif en matière de salaire de la Chine par rapport aux Etats-Unis aura diminué de telle manière qu’il sera de nouveau économique rentable de relocalisation la production aux Etats-Unis.

Avec plus de 14 000 milliards de dollars de PIB, les Etats-Unis restent la première économie du monde, assez loin devant la Chine, passée devant le Japon il y a deux ou trois ans. L’appellation « d’usine du monde » attribuée à la Chine est sans doute exagérée dans la mesure où d’autres pays avances restent toujours des puissances industrielles. Toutefois, la Chine est devenue la première nation manufacturière du monde, devant les Etats-Unis où le discours sur la désindustralisation et la délocalisation de la production dans les pays émergents, en particulier la Chine, devient omniprésent dans les discours des politiques. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’est largement accéléré depuis l’entrée de la Chine dans le l’Organisation Mondiale du Commerce. Le graphique montre la rapidité des changements intervenus depuis cette date. En 2000, la puissance manufacturière dépasse celle de l’Allemagne, mais reste encore très loin derrière celles des Etats-Unis et du Japon (en gros 3 fois moins importante que les Etats-Unis et deux fois celle du Japon).

 

 

Si cette situation s’est créée aussi rapidement, elle pourra se transformer presque aussi rapidement. C’est la thèse du rapport du BCG. Car dans la production, le salaire n’est qu’un des éléments aux côtés d’autres comme la logistique et le transport, le « time to market », la proximité entre R&D et production, la qualité des infrastructures du pays, les risques liés au pays… Et avec l’augmentation importantes des salaires depuis quelques années et celle prévue de 18 % par an d’ici à 2015 et la poursuite de la réévaluation du yen, les entreprises manufacturières américaines pourront considérer avec attention le rapatriement de leur production aux Etats-Unis.

Le cabinet identifie sept secteurs industriels qui seraient les mieux placés dans une telle réorganisation de leur production (entre parenthèses le montant des importantes en provenance de Chine) :

– informatique et électronique (122 mds$) ;
– équipements ménagers (25 mds$) ;
– équipements industriels (16 mds$) ;
– Ameublement (13 mds$)
– produits finis en métal (10 mds$) ;
– matières plastiques et caoutchouc (9 mds$)
– et matériels de transport (6mds).

Pour un montant total annuel d’importation de 200 milliards de dollars.

 

Quel impact ?

D’ici à la fin de la décennie, le BCG estime entre 20 et 55 milliards de dollars, le montant annuel de la production qui pourrait être relocalisé aux Etats-Unis. Combiné à une augmentation des exportations liée à une meilleure productivité des entreprises américaines, ce sont 2 à 3 millions d’emplois qui  pourraient être ainsi créés réduisant ainsi de 1,5 à 2 % le taux de chômage.

Au moment où le made in France – pardon le produire français – est un des sujets centraux de la campagne électorale, il serait intéressant d’avoir une étude similaire en France car on ne comprendrait pas pourquoi les mêmes causes ne pourraient pas produire les mêmes effets sur l’Hexagone.

 

 

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