Il y a quelques jours, quelque 200 républicains ayant travaillé avec George W. Bush, John McCain ou Mitt Romney ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils annoncent apporter leur soutien à la candidate Kamala Harris. Cette annonce fait suite à une déclaration quelques mois plus tôt dans laquelle ils indiquaient que “re-electing President Trump would be a disaster for our nation”.
Cette semaine, une centaine d’autres républicains, ayant travaillé à la Sécurité nationale dans les administrations Reagan, les deux Bush et Trump, ont publié une lettre ouverte annonçant également leur soutien à la candidate démocrate Kamala Harris, non par choix, mais par plutôt par défaut dans la mesure où ils rejettent catégoriquement son opposant : “We firmly oppose the election of Donald Trump. As president, he promoted daily chaos in government, praised our enemies and undermined our allies, politicized the military and disparaged our veterans, prioritized his personal interest above American interests, and betrayed our values, democracy, and this country’s founding documents”. Et dans cette prise de position, le rôle actif de Donald Trump dans l’attaque du Capitole tient une place importante.
Pour le dire simplement : “He is unfit to serve again as president, or indeed in any office of public trust”. Une position qui ne vaut pas un chèque en blanc à Kamala Harris, tant s’en faut : “We expect to disagree with Kamala Harris on many domestic and foreign policy issues, but we believe that she possesses the essential qualities to serve as president and Donald Trump does not. We therefore support her election to be president”, confessent les signataires.
Il s’agit donc de projets politiques, mais surtout de caractère et de tempérament des candidats. Il fut un temps où cette dimension jouait un rôle très important chez les politiques, surtout chez les républicains. Aujourd’hui, Il semblerait qu’ils aient complètement abandonné cette notion. Même les évangéliques, qui pourtant devraient être particulièrement attentifs à cette question. Et c’est la catégorie d’Américains qui soutient le plus le candidat républicain.
On connaissait la « Goldwater Rule » édictée par l’association américaine de psychiatrie qui stipule qu’il est contraire à l’éthique, pour les psychiatres, de donner un avis professionnel sur des personnalités qu’ils n’ont pas examinées en personne et dont ils n’ont pas obtenu le consentement pour évoquer leur santé mentale dans des déclarations publiques2. Le nom fait référence3 à Barry Goldwater, candidat à la présidence américaine en 1964 (Source Wikipedia).
En 1964, le magazine Fact a publié une enquête de psychiatres qui posaient explicitement la question de savoir si la « p républicain d’ultra droite Barry Goldwater était “psychologically fit to be president“. La couverture du magazine affirmait “1,189 Psychiatrists Say Goldwater Is Psychologically Unfit to Be President.”Le magazine n’avait pas indiqué qu’il avait sollicité 12 356 psychiatres, que seulement 2 417 avaient répondu : 1189 avaient répondu non, 657 oui et 571 qu’ils n’en savaient pas assez pour se forger une opinion. L’article couvrait plus de 40 pages et le magazine avait acheté une pleine page de publicité dans le New York Times et d’autres journaux. Le sénateur Goldwater a attaqué le magazine pour diffamation et gagné dans une affaire qui est montée jusqu’à la Cour Suprême.
Cette règle de conduite n’avait pas empêché 27 psychiatres et spécialistes de la santé mentale de publier en octobre 2017, c’est-à-dire quelques mois après son entrée à la Maison-Blacnhe de publier un livre dont le titre ne laissait pas beaucoup de place à l’incertitude : The Dangerous Case of Donald Trump: 27 Psychiatrists and Mental Health Experts Assess a President. Le gros problème est que 74 millions d’Américains ont voté pour ce Dangerous Case. Quand un tel nombre de citoyens soutiennent un candidat, que faire ? Peut-être les Américains ont envie de vivre dangereusement ?
Bandee Lee, l’un des psychiatres qui a contribué à la rédaction de ce livre, explique les raisons qui ont conduit à ce diagnostic. Elle précise qu’un groupe de psychiatres est allé plus loin dans l’analyse du profil psychologique du candidat républicain et qu’elle pourrait présenter les résultats lors de la conférence intitulée The more dangerous state of the world and the need for fit leadership au National Press Club à Washington