L’institut Gallup définit la polarisation par la différence entre le taux d’approbation d’un président par les électeurs des deux camps. La polarisation d’un président démocrate ayant l’approbation de 80 % de son électorat et de 25 % de l’électorat républicain sera mesurée à 55 %. D’après ce critère a priori simple, la 4e année de la présidence Obama est la plus polarisée depuis la deuxième guerre mondiale que l’institut effectue ce type de sondage avec un taux de 76 % : 86 % de soutien des démocrates et 10 % des républicains. Il est à remarquer qu’il est ex aequo avec la quatrième année du premier mandat de George W. Bush.
Cette situation est-elle liée à la personnalité de ces deux présidents ? On pourrait le penser car sur les 10 années les plus polarisées, 9 correspondent à des mandats de ces deux présidents. Mais un autre phénomène laisse à penser qu’il s’agit plutôt d’une évolution, plutôt préoccupante de la société américaine dans laquelle les opinions extrêmes prennent le pas sur la raison et le compromis. Car on observe plutôt une augmentation de ce taux de polarisation depuis la deuxième guerre mondiale.
Cette polarisation se traduit nettement au niveau du Congrès avec des démocrates et des républicains peu aptes à la négociation et préférant les effets de menton et les postures idéologiques au compromis. Et dans ce rôle, les républicains ont été très actifs pendant le premier mandat de Barack Obama. Les deux épisodes du relèvement du plafond de dette en août 2012 et de la fon de l’année sur la fiscal cliff le montrent clairement.