Barack Obama continue de constituer son cabinet en nommant les uns après les autres ses différents ministres. La dernière nomination poursuit la ligne directrice depuis le début, à savoir s’entourer des meilleurs experts. Pour preuve, le ministre de l’énergie qui vient d’être nommé n’est autre que Steven Chu, Prix Nobel de Physique 1997, prix qu’il partagea avec un autre américain, William Phillips et le physicien français Claude Cohen-Tannoudji, professeur au Collège de France.
Steven Chu est né aux Etats-Unis en 1948, ses parents étaient fraîchement immigrés de Chine, son père en 1943 pour poursuivre ses études en chimie au MIT et sa mère en 1945 pour continuer des études en économies.
Steven Chu a reçu le prix Nobel pour ses travaux sur le refroidissement des atomes par laser. Il a été directeur du département de physique de l’université de Stanford pendant une dizaine d’années et était depuis 2004 directeur du fameux Lawrence Berkeley National Laboratory en 2004. Depuis plusieurs années, il s’est intéressé sur les questions d’énergie et a développé des recherches dans ces domaines au LBNL.
La nomination de cette haute pointure confirme aussi l’importance que Barack Obama a accordé à l’énergie pendant sa campagne. Elle peut aussi donner l’espoir que les Etats-Unis vont désormais s’intéresser de manière très sérieuse aux questions d’environnement et rompre avec le message de George Bush dont les idées maîtresses dans ce domaine étaient que les Etats-Unis n’entendaient se faire dicter leur politique en matière d’environnement et que les américains n’étaient pas prêts à modifier leur style de vie pour quelle que cause que ce soit.
Rappelons que les Etats-Unis n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto. Bill Clinton s’y était engagé, mais le Sénat ne l’a pas suivi. Notamment parce que cet accord remettait en cause les mécanismes de marché et aussi que les Etats-Unis était respectivement plus performant que nombre de pays en efficacité énergétique. George Bush a lui directement indiqué qu’il ne reviendrait pas sur cette décision et qu’il n’était pas question d’aller contre les intérêts économiques des Etats-Unis. Le protocole a été ratifié par 172 pays, mais pas par les Etats-Unnis alors qu’ils sont le premier pollueur de la planète.
On ne peut qu’espérer et même raisonnablement penser que Barack Obama va changer complètement la donne. On en aura rapidement le cœur net. En effet le protocole de Kyoto expire en 2012 et un nouvel accord devra être ratifié à Copenhague en 2009.
Une présentation de Steven Chu sur la politique et la réglementation environnementale à une conférence
organisée à l’université de Berkeley
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