Il partira de la Maison-Blanche mercredi matin et prendra Air Force One pour aller dans sa propriété de Mar-a-Lago, que certains ont baptisé la Maison-Blanche d’hiver, sans avoir à demander l’autorisation puisqu’il sera encore président.
Pendant quatre ans, quoi qu’il fît, ses supporteurs l’ont soutenu de manière inconditionnelle. C’est ainsi que son taux de popularité est resté étonnamment stable oscillant autour de 40 % avec des pics à 45 % et des planchers à 36%. Quelques jours avant son départ, le taux d’approbation de son travail (job approval) est tombé à 29 %, le plus bas jamais enregistré. C’est ce qu’enseigne la dernière enquête réalisée par le Pew Research Center.
Il est vrai que depuis le 3 novembre, et même avant, ses principales activités ont été de contester les élections et d’essayer d’en renverser le résultat en faisant pression sur les élus des états clés pour qu’ils fassent ce qui n’était même pas en leur pouvoir et de jouer au golf. Le message officiel répété chaque jour était que le président travaillait tôt le matin jusqu’à tard le soir (President Trump will work from early in the morning until late in the evening. He will make many calls and have many meetings) et passe de nombreux appels téléphoniques.
Parmi ses actions de président pendant cette période on peut signaler le veto apposé à la loi sur les dépenses militaires au motif qu’il intégrait la débaptisation des noms de base militaires attribuées à des personnages historiques des états confédérés et qu’il voulait supprimer les protections juridiques dont bénéficient les réseaux sociaux. Un veto annulé pour la première par un vote des deux tiers du Congrès. Il faut aussi signaler un voyage dans la ville frontalière avec le Texas d’Alamo pour vérifier l’état de construction du fameux mur qui devait être payé par les Mexicains. Le choix d’Alamo a-t-il été retenu parce qu’il rappelait les actes héroïques des Texans à la mission Alamo près de la ville de San Antonio contre l’armée mexicaine de Santa Ana ? Peut-être, en tous cas il n’est pas très judicieux quand on connaît la fin de l’histoire. Quel rôle entendait-il jouer, celui de Davy Crockett ou de Jim Bowie, lui qui s’est fait réformé en raison d’un bec osseux pour ne pas aller au Vietnam. Même chez les républicains, le taux d’approbation a baissé en tombant à 60 % alors qu’il avoisinait les 80 %.
Quel avenir politique souhaitent les Américains pour Donald Trump ? Sans doute pas conforme à celui que se voit Donald Trump pour lui-même. Un peu plus des deux tiers (68 %) des Américains désirent qu’il ne reste pas une figure politique nationale pour les années à venir contre 29 % qui souhaitent le contraire. Il est assez clair que le 45e président des Etats-Unis s’attachera à se maintenir comme faiseur et défaiseur de rois et de roitelets. Mais si rien ne semblait avoir de prise sur l’état d’âme des groupies de Donald Trump, l’épisode de l’assaut du Capitole le 6 janvier dernier a fait vaciller certaines certitudes. Trois Américains sur quatre (il faut donc une proportion non négligeable de républicains) considèrent que Donald Trump porte une responsabilité (totale ou partielle) dans les violences et des destructions intervenues ce mercredi noir qui restera un jour honteux dans l’histoire des Etats-Unis.
Au moment où la Chambre des représentants a voté une deuxième procédure de destitution, une majorité (54 % dont 20 % des républicains et 83 % des démocrates) pense que Donald Trump devrait être démissionné (« you’re fired) et qu’il soit remplacé par Mike Pence. Tout ceci n’est pas très important puisque Donald Trump restera quelques jours de plus à la Maison-Blanche. En revanche, plus préoccupant est le fait qu’un tiers des Américains considèrent – à tort faut-il préciser – que Donald Trump a gagné les élections. Et donc ne sont pas vraiment prêts à accepter son successeur. Et cette proportion monte à 64 % parmi les républicains. Une convection à tout le moins problématique.
1 Commentaire
Pamela Combastet
Always good to read your thoughts. Thank you!