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Un Américain sur trois favorable au rachat du Groenland… en 1947

C’est ce que révélait un sondage réalisé par l’institut Gallup lorsque le président Truman avait lancé une telle initiative.

Avec 33 % en faveur de l’achat, 38 % s’y opposant et 28 % incertains. Le sondage a été mené du 28 février au 4 mars 1947, peu de temps après que le magazine Time a rapporté que les « militaires » de Washington envisageaient d’acheter le Groenland. Cela faisait suite au rejet par le Danemark d’une offre secrète de 100 millions de dollars par l’administration du président Harry Truman un an plus tôt. Cette offre, motivée par la valeur stratégique croissante du Groenland dans le contexte des tensions du début de la guerre froide, est restée secrète jusqu’en 1991.

Gallup a demandé aux Américains ce qui aurait pu sembler une proposition surprenante : les États-Unis devraient-ils dépenser 1 milliard de dollars pour acheter le Groenland au Danemark ?

Alors que le monde s’adaptait à l’ordre de l’après-Seconde Guerre mondiale, le Groenland est devenu une zone critique pour la défense et le transport aérien. C’est surtout sa localisation, entre l’Amérique du Nord et l’Europe, qui en a fait un atout essentiel pour l’accueil de bases aériennes et de stations de ravitaillement. L’importance stratégique de l’île a suscité des spéculations sur sa valeur pour les États-Unis, comme le montre le sondage Gallup de 1947.

Au moment de l’enquête, le Groenland avait une population d’environ 22 000 habitants, mais de nombreux Américains avaient du mal à y mettre un chiffre ou étaient loin. Quatre personnes sur 10 (40 %) ont deviné correctement qu’il y avait moins de 50 000 personnes. Un autre quart (26 %) ne savait pas ou n’avait pas de réponse, tandis que 34 % ont deviné trop haut, estimant qu’il s’agissait de 50 000 ou plus.

Parmi les tiers qui ont estimé que la population du Groenland dépassait les 50 000 habitants, 5 % ont peut-être assimilé la taille géographique à la population, affirmant qu’il comptait plus d’un million d’habitants.

Bien que l’enquête de 1947 soit le seul cas où Gallup a demandé aux Américains leur point de vue sur l’achat du Groenland ou la valeur potentielle du territoire pour les États-Unis, la question de l’achat du Groenland s’est avérée être plus qu’une note de bas de page historique.

Pourquoi Donald Trump veut acquérir le Groenland ? Parce qu’il en a besoin. Marco Rubio, le nouveau Secretary of State, a confirmé la volonté du nouveau président de faire avancer ce dossier. Évidemment, sous couvert de questions de sécurité nationale. En substance, les Chinois convoitent ces territoires, ce qui est évidemment inacceptable pour l’ancien sénateur de Floride.

Si l’on en croit Wikipedia (Propositions d’acquisition du Groenland par les États-Unis), les Etats-Unis ont manifesté un intérêt à acheter le Groenland à plusieurs reprises, en 1867, 1910, 1946, 1955. Les deux occasions les plus sérieuses ont été en 1867, après l’acquisition de l’Alaska auprès de la Russie et en 1946 lorsque le président Truman proposa 100 millions de dollars en or. C’était au moment où Truman formula sa doctrine en matière de politique étrangère qui mena à la stratégie du containment face à la poussée communiste.

Carte du monde publiée par le New York Times en 1947
lorsque le président Truman formula sa doctrine en matière de politique étrangère

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