Il est tombé par terre, c’est la faute à Voltaire
Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau
Si tu n’es pas notaire, c’est la faute à Voltaire
Tu es petit oiseau, c’est la faute à Rousseau
Chanson dans le roman de Victor Hugo ‘Les Misérables’.
On pourrait facilement remplacer Voltaire et Rousseau par Biden dans l’argumentaire des républicains sur les difficultés de ce monde. Il fait trop trop chaud, c’est la faute à Biden, il fait trop froid, c’est la faute à Biden, il ne fait rien, c’est encore la faute à Biden. C’est presque devenu un réflexe pavlovien.
Un des arguments que les républicains répètent en bouclent est que l’administration Biden a « donné » 6 milliards de dollars à l’Iran permettant aux pays des Mollahs de financer la guerre du Hamas par procuration contre Israël. Sachant qu’il ne s’agissait pas de « donner » mais de libérer de l’argent appartenant aux Iraniens sur différents comptes bancaires à la suite de l’échange d’otages. Mais surtout que ces 6 milliards n’ont pas pu être concrètement « sortis des coffres » – d’ailleurs ils ont été à nouveau bloqués. L’annonce même de cette décision est intervenue après le début de la longue et nécessaire préparation de cette attaque barbare du Hamas contre Israël.
Faut-il rappeler que dans les accords d’Abraham concocté par Jared Kushner, gendre de Donald Trump et pseudo ministre des affaires étrangères au Moyen-Orient des Etats-Unis, incluait un plan baptisé « Peace to Prosperity » qui prévoyait un investissement de 50 milliards de dollars d’investissement pour la région dont 28 milliards de dollars devaient aller à la Cisjordanie et à Gaza
L’initiative la plus ambitieuse était de construire un corridor de transport d’un montant de 5 milliards de dollars de la Cisjordanie à Gaza qui pourrait relier les deux territoires palestiniens par une route principale et peut-être une ligne de chemin de fer moderne. Pour faciliter la circulation des personnes et des marchandises palestiniennes avec Israël, l’Égypte, la Jordanie et d’autres pays de la région, les installations aux principaux points de passage frontaliers seront modernisées, de nouveaux terminaux de fret seront construits, les anciens seront remis en état et de nouvelles technologies de sécurité seront installées.
A-t-on entendu des voix d’élus républicains pour s’insurger, voire seulement mettre en garde, que cet argent pourrait être utilisé par l’organisation terroriste du Hamas ?
De plus, il n’y avait pas grand-chose de nouveau dans ce plan, qui reposait sur la construction de projets d’infrastructure indispensables et étaient des reprises de propositions faites par la Banque mondiale, les États-Unis et d’autres lors de précédents efforts de paix infructueux. Ce plan qui restait très général et au niveau de déclaration d’intentions, envisageait également d’investir dans la modernisation des réseaux électriques palestiniens, de la centrale électrique de Gaza et des installations d’énergie renouvelable. Dans le but de doubler l’approvisionnement en eau en cinq ans, de nouvelles installations de dessalement et de traitement des eaux usées, des puits et des réseaux de distribution étaient également prévus. Des incitations financières encourageraient les entreprises privées palestiniennes à étendre les capacités numériques limitées existantes en développant des services de télécommunications à haut débit.
D’autres propositions mettent l’accent sur l’élargissement des possibilités d’éducation, d’emplois, de logement, de tourisme et de l’État de droit.
Bref beaucoup de projets dont il n’est rien advenu.
Joe Biden, fort de ses 80 ans, est allé cette fois en Israël, en pleine guerre entre Israël et le Hamas prenant ainsi des risques que pose le déplacement d’un président américain dans ce type de circonstances. Il n’avait pas hésité à aller rencontrer Zelensky à Kiev en pleine guerre contre la Russie au terme d’un voyage pas de tout repos même dans les conditions présidentielles :
– Dimanche matin, avant l’aube, à 4h15 du matin : Biden monte à bord du C-32 et part pour l’Allemagne.
– Une dizaine d’heures plus tard le dimanche matin : ravitaillement à la base aérienne de Ramstein en Allemagne.
– Dimanche en début d’après-midi : atterrissage à l’aéroport de Rzeszów-Jasionka en Pologne.
– Voyage en voiture pendant une heure à la frontière ukrainienne.
– Monte à bord d’un train à la gare polonaise de Przemysl Glowny qui le conduira à Kiev 10 heures plus tard.
– Arrivée à la gare de Kiev-Pasazhyrsky vers 8 heures, heure locale, lundi matin.
– Il est conduit directement au palais Mariinsky, la résidence officielle du président ukrainien, où il a rencontré Zelensky.
“Le monde s’est embrasé à cause de Joe Biden”, écrit Donald Trump dans une tribune publiée par le magazine Newsweek ;
Les arguments des problèmes du monde pour l’ex-président sont assez simples : Quand l’Amérique est faible, les problèmes du monde surgissent. Et si les élections n’avaient été volées et que Donald Trump était à la Maison Blanche, le monde irait beaucoup mieux : il n’y aurait pas de guerre en Ukraine, pas de guerre en Israël, la Chine s’aurait à quoi et s’en tenir.
Certains pointent le peu de résultats obtenus par Joe Biden auprès de son homologue israélien. Peut-être. Mais il s’est rendu sur place, réaffirmant le soutien des Etats-Unis à Israël tout en demandant une certaine retenue dans la riposte, en facilitant l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. En arrivant après le bombardement de l’hopital de Gaza, il a d’emblée soutenu la thèse selon laquelle l’initiative n’était pas du fait d’Israël mais des forces ennemies.
Cette visite réaffirme l’implication des Etats-Unis dans la région, quelque peu délaissée ces derniers temps.
Entre Donald Trump qui n’arrête pas de vociférer, tempêter et insulter tous ceux qui s’opposent à lui et Joe Biden qui dépêche deux des plus gros porte-avions de la flotte américaine, le Ford et l’Eisenhower, proche des cotes méditerranéennes du Moyen-Orient, qui projette le plus de force ?