Comme le mentionne le journaliste Judd Legum, il est 8h45 et Donald Trump a déjà posté les tweets (dont une bonne partie de retweets) suivants :
- 8 tweets sur l’Obamagate
- 5 sur Michael Flynn
- 4 sur la censure des réseaux sociaux
- 1 sur Hunter Biden
- 1 sur la dispute entre la Chine et l’Inde à propos de leur frontière
- 1 sur l’Afghanistan
- 1 sur les 15 million COVID-19 tests
- Et Rien sur les presque 100 000 morts liés à l’épidémie
Pour la première fois, twitter a apposé la mention « Get the facts about mail-in ballots » qui renvoie à différents articles de presse corrigeant les affirmations (sans preuve) avancées par Donald sur le sujet. Est-ce là le début d’une longue série tant les tweets du président américain n’ont le plus souvent aucun rapport avec la réalité, la vraie par la sienne ou juste un correctif sur un sujet jugé sensible ? Car presque tous les tweets mériteraient des corrections sauf peut-être ceux « JOBS, JOBS, JOBS » ou encore « Transition to Greatness » qui ne mangent pas de pain comme on dit familièrement. Comme celui qu’il a posté accusant le journaliste Joe Scarborough d’être impliqué dans le meurtre de Lori Klausutis, l’une de ses anciennes assistantes de l’équipe de son émission Morning Joe sur MSNBC. Alors même que le journaliste était à des milliers de km au moment de la mort.
Donald Trump n’a évidemment pas apprécié que le réseau social se permette de réagir à ses tweets en apposant le « correctif infâme ». Si les social networks deviennent fake comme les médias, où va-t-on ? Et ses supporters sont immédiatement montés au créneau pour attaquer les réseaux sociaux et défendre leur « martyr ».
L’avantage des réseaux sociaux par rapport à la presse est que l’auteur peut dire ce qu’il veut et qu’il peut s’adresser directement à ses lecteurs, en l’occurrence un peu plus de 80 millions pour Donald Trump (Barack Obama en a près de 118 millions). Et, ici, l’auteur ne s’en prive pas. Donald Trump utilise tweeter de plusieurs manières.
– Comme outil de distraction pour changer le sujet.
– Comme outil de menace
– Comme outil d’insulte
– Comme outil de propagande
Et dans ses attaques répétées qui vont au-delà de la décence et de la dignité (ces mots font-il partie de ce que l’on appelle le politiquement correct ?), les républicains ne disent mot. Parfois, ils se permettent juste des remarques du style « je ne l’aurai pas formulé comme ça » ou encore « vous savez, le président s’exprime directement vis-à-vis de ses électeurs ».
Twitter a permis à Donald Trump de prendre en étau la plupart des membres du parti républicain. Fort de son assise inconditionnelle de sa « base », il peut donc tout se permettre. C’est en partie ce qui lui a permis de mettre le parti républicain au pas et ensuite à sa botte. Rares sont ceux qui osent s’élever contre le président. Ceux qui le font ne se sont pas représentés, ont été battus à la suite de « fatwas » du président ou ont été ou sont marginalisés. Actuellement, le seul sénateur qui se soit aventuré est Mitt Romney et il faut bien constaté qu’il n’a pas réussi à créer un mouvement tout comme John McCain en son temps.
A la suite de ce crime de lèse-majesté, Donald Trump a menacé de fermer son compte Twitter. Il est peu vraisemblable qu’il mette cette menace à exécution tant il a besoin de ce porte-voix. A l’inverse, il est très peu probable que les responsables de Twitter ferment le compte du président (ce qu’il pourrait faire dans la mesure où le réseau social est une entreprise privée avec un règlement d’utilisation. Et qu’il ne constitue pas un monopole. Si Donald Trump était exclu de Twitter, il aurait beaucoup d’alternatives, à commencer par Facebook. On est donc entré dans une nouvelle guérilla entre Twitter et Donald Trump.
Jusqu’où Donald Trump est-il prêt à aller ? Il n’y a sans doute pas de limites et on peut dès aujourd’hui imaginer comment il pourrait utiliser le réseau social pour créer une crise politique voire, constitutionnelle. Au moment des élections, Le New York envisageait les situations suivantes.
In October, President Trump declares a state of emergency in major cities in battleground states, like Milwaukee and Detroit, banning polling places from opening.
A week before the election, Attorney General William P. Barr announces a criminal investigation into the Democratic presidential nominee, Joseph R. Biden Jr.
After Mr. Biden wins a narrow Electoral College victory, Mr. Trump refuses to accept the results, won’t leave the White House and declines to allow the Biden transition team customary access to agencies before the Jan. 20 inauguration.
Et souvent la réalité dépasse la fiction.