Question à 1 million de dollars. Les supporters pensent que leur poulain a toutes les chances, les opposants frémissent d’horreur à une telle éventualité. 36 % des électeurs déclarent qu’ils voteraient aujourd’hui pour Donald Trump contre 44 % pour le candidat démocrate, alors même qu’on ne sait pas qui il est. Un électeur sur cinq est indécis. Des chiffres qui semblent indiquer que les chances de Donald Trump sont relativement faibles, mais qui ne sont peut-être qu’un trompe-l’œil.
D’abord, en 2016, tous les sondages ou presque donnaient Donald Trump perdant et Hillary Clinton vainqueur haut la main d’une élection qui ne pouvait lui échapper. Il faudra toujours rappeler que Donald Trump a gagné malgré un déficit de voix de près de 3 millions de voix populaires et grâce à un système électoral particulièrement complexe et peu lisible. Donald Trump a gagné les voix des grands électeurs de trois états clés – Michigan, Wisconsin et Michigan – avec seulement 77 000 voix d’avance. Un changement de 40 000 voix changeait tout.
Le jour de l’élection, 38 % seulement des votants avaient une bonne opinion de Donald Trump et 61 % pensaient qu’il n’était pas qualifié pour être président. Il est vrai que si l’on examine son CV, on ne voit aucune trace d’exercice de mandat publique. Il est sûr qu’on apprend à être président en l’étant. Mais le patron d’une PME familiale n’est sans doute pas le mieux placé pour exercer la plus haute responsabilité politique des Etats-Unis. Malgré cela, il a été élu et ne se prive pas de la rappeler à la moindre occasion.
Malgré tout, un déficit de 8 points face à une candidate démocrate qui n’est pas connu n’est pas très positif pour le président en place.
Bien sûr, les différences d’opinions entre les républicains et les démocrates sont considérables : 79 % des premiers voteraient pour Trump, 86 % des seconds pour le candidat démocrate. Parmi les indépendants, c’est le candidat démocrate qui a leur faveur pour l’instant (36 % contre 28 %).
Dans ces conditions, faut-il un opposant à Donald Trump dans une primaire républicaine, signe que le GOP n’aurait pas trop confiance dans leur champion. C’est semble-t-il le cas puisque 60 % des républicains souhaitent que Donald Trump ait un opposant dans des primaires républicaines. Mais on voit mal comment un ou plusieurs candidats pourraient peser face à un président en place, encore plus confiant dans sa stratégie d’outrances, du politiquement incorrect et de l’invective permanente, alors que le candidat Trump a eu raison de 16 opposants, dont certains poids lourds comme Jeb Bush, Ted Cruz ou John Kasics ?
Dans ce rôle d’opposant en chef, Mike Pence, le plus loyal des soutiens – tout au moins en apparence – semblait le mieux armé. Cette position de challenger s’est largement effritée ces derniers temps. Aujourd’hui, 64 % des républicains préfèrent Donald Trump contre 19 % son vice-président. Le ratio était de 58/28 en août 2017.