Alors qu’il s’apprête à prononcer son troisième discours sur l’état de l’Union (State of the Union), qu’il va être acquitté par le Sénat dans le procès en destitution et que la première étape des primaires démocrates – les caucus de l’Iowa – tourne à la catastrophe et au cauchemar, Donald Trump bénéficie de la popularité la plus élevée depuis qu’il est à la Maison-Blanche. La dernière livraison des statistiques de Gallup donne un taux de popularité de 49 % (en augmentation de 5 %) et d’impopularité de 50 % (en diminution de 3 %). On a coutume de dire qu’un président ayant un taux de popularité inférieur à 50 % ne peut être réélu.
Ce qui est le cas de Donald Trump qui n’a jamais dépassé cet étiage. Mais il semble en passe de vérifier cette condition théorique. D’autant que ces derniers temps, ces différentes interventions semblent avoir réussi. Jusqu’ici. En particulier, l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la Force Al-Qods du corps des Gardiens de la révolution islamique, qui semble avoir tétanisé les Mollahs iraniens. Donald Trump ne semble plus avoir de limites – en a-t-il jamais eu – son plan de paix sur le conflit israélo-palestinien qui est en fait un projet KO technique des Palestiniens est exemplaire. Un accord commercial avec le Canada et le Mexique et un autre – très partiel – avec la Chine.
En revanche, à l’étranger, c’est un autre tableau. Il est vrai que la partie de son programme America First envers et contre tous n’est pas très propice à une popularité dans les différents pays du monde. Une enquête réalisée par le Pew Research Center dans 32 pays du monde indique que 64 % des citoyens n’ont pas confiance dans Donald Trump pour conduire les affaires du monde contre 29 % qui ont confiance.
En Europe (au sens large), le sentiment anti-Trump est le plus élevé en Turquie (11 % de taux de confiance) et en Allemagne (13 %). Il faut dire que Donald Trump n’a pas ménagé ses critiques envers les leaders de ces deux pays. La France se situe à un étiage relativement avec un taux de confiance de seulement 20 %. Seule la Pologne se distingue avec une majorité de Polonais ayant confiance dans le président américain.
La seule initiative qui remporte l’adhésion est la négociation avec la Corée du Nord pour limiter le développement de l’arme nucléaire. On se demande bien pourquoi d’ailleurs, car pour l’heure, on ne voit pas trop les résultats.
Mais qu’il s’agisse des droits de douane, du retrait de l’accord de Paris sur climat, de la construction du mur, de la politique sur l’immigration ou du retrait de l’accord JCPOA avec l’Iran, aucune ne bénéfice du soutien d’une majorité. Ce sont les droits de douanes qui sont les plus impopulaires.
Mais cela ne va pas beaucoup empêcher de dormir, car, faut-il le rappeler, seuls les Américains éliront le prochain président des Etats-Unis.