Après la démission de John Kelly, le Chief of Staff du Président, c’est au tour de John Mattis, le Secretary of State et surtout dernier des généraux dans l’entourage proche de Donald Trump. Le retrait des 2000 soldats de Syrie annoncé par Donald Trump par voie de tweet a été la goutte d’eau. D’après le New York Times, John Mattis se serait rendu à la Maison Blanche pour convaincre Donald Trump de ne pas prendre cette décision, sans trop d’illusion puisqu’il avait déjà rédigé sa lettre de démission.
La comparaison entre cette lettre hautement diplomatique mais sans ambiguïté sur le fond et le tweet de Donald Trump est éclairante.
Comme à son habitude, le message de Trump est fondé sur un mensonge : ISIS, alias Daech, a été éradiqué et donc il n’y a plus besoin de maintenir des forces armées sur place. Assez logique sauf que les prémisses ne correspondent pas à la réalité.
La lettre de démission de John Mattis aurait pu être écrite par un diplomate et qui tranche avec les messages écrits par celui qui se présente que le Shakespeare de la Tweetérature.
Une démission exprimée de manière très diplomatique
“Because you have the right to have a Secretary of Defense whose views are better aligned with yours on these and other subjects, I believe it is right for me to step down from my position”.
Et une critique en règle de fond tout autant en finesse (peut-être trop pour le destinataire) sur la politique menée actuellement par l’hôte de la Maison-Blanche :
– “We cannot protect our interests or serve that role effectively without maintaining strong alliances and showing respect to those allies.
– We must use all tools of American power to provide for the common defense, including providing effective leadership to our alliances. NATO’s 29 democracies demonstrated that strength in their commitment to fighting alongside us following the 9-11 attack on America. The Defeat-ISIS coalition of 74 nations is further proof.
– We must do everything possible to advance an international order that is most conducive to our security, prosperity and values, and we are strengthened in this effort by the solidarity of our alliances”.
Et nulle part dans sa lettre, James Mattis fait référence à Donald Trump ni au président des Etats-Unis alors qu’il se dit honoré et privilégié d’avoir pu servir les Etats-Unis à différents. Ce qui tranche avec tous les courtisans et autres vils flatteurs qui peuplent l’entourage, dont le cabinet du président.