Après la mise en lumière des disparités dans les tarifs des procédures médicales et des interventions chirurgicales (Disparités abyssales des coûts de santé) et alors que les républicains s’acharnent de manière totalement ridicules et absurdes à abroger totalement ou partiellement l’Obamacare, L’Institute of Medicine (IOM) avait publié il y a quelques mois un rapport (pour accéder au rapport) pointant sur le gâchis des mauvaises pratiques médicales ou de celles non nécessaires. On sait que les Etats-Unis dépensent largement plus que les toutes les autres nations développées : plus de 18% du PIB contre 12/13 % pour les suivantes.
Alors que les Républicains ne désarment pas et continuent à vouloir abroger l’Obamacare (Dans une démarche ridicule, ils en sont à leur 4e tentative pour une abrogation complète et une 37e pour une abrogation partielle - House Republicans repeal Obamacare again. Why do they keep doing it?), The Centers for Medicare and Medicaid Services (CMS) vient de publier les coûts de procédures médicales et d’opérations chirurgicales réalisés par 3300 hôpitaux (The insanity of hospital pricing). Le résultat est encore pire que ce à quoi on pouvait s’attendre.
Les Etats-Unis consacrent près de 20 % de leur PIB pour leurs dépenses de santé, un taux largement supérieur à celui de tous les autres pays comparables. Ont-ils pour autant des résultats significativement supérieurs ? Non si l’on en croit les différents utilisateurs utilisés couramment. Et pourtant, Barack Obama a rencontré une opposition radicale de la part des Républicains dans sa réforme de l’assurance maladie qui poursuivait plusieurs objectifs :
- Offrir une couverture maladie à toute une frange de la population jusqu’ici exclue et évaluée à une trentaine de millions de personnes ;
- Empêcher les compagnies d’assurances de refuser un contrat sous prétexte de conditions préalables (preexisting conditions)
- Réduire les frais de santé.
Pour la première fois depuis l’année 2000, une majorité d’Américains déclarent qu’ils considèrent qu’il n’est pas de la responsabilité du gouvernement fédéral de s’assurer que tous les citoyens aient une couverture maladie : 54 % (contre 46 % l’année dernière) contre 44 %. Ce sondage réalisé par l’institut Gallup montre une nouvelle fois la suspicion -…
L’obésité est un mal qui touche plus d’un tiers des Américains - selon l’indice masse corporel - et le mal à tendance s’accentuer. Depuis 20 ans, le poids moyen des adultes à augmenté de 15 pounds (près de 4 kilos) pour atteindre 176 pounds. Et cela se décline de manière à peu égale sur les…
La réforme de la santé vient donc de franchir une étape importante puisque les 5 commissions ont toutes voté le projet de loi ? Le projet va donc pouvoir être présenté dans les deux chambres et discutés en séance plénière.
Avant d’examiner le détail de cette phase, rappelons les mécanismes de vote d’une loi.
La plupart des lois votées au Congrès ont pour origine l’administration exécutive, c’est-à-dire le président.
Le projet de réforme de la couverture des soins de santé était une des principales propositions du candidat Obama dont un des objectifs était d’apporter une couverture à tous les Américains. Ce qui n’est actuellement pas le cas puisque l’on estime entre 45 et 50 millions de personnes qui n’ont pas d’assurance santé.
Une fois proposé au Congrès, le projet de loi est examiné par les commissions permanentes. Sur les 20 000 projets de lois introduits chaque année (environ 20 000), à peine 10% dépassent l’étape de la ou des commissions (La Constitution américaine et les institutions – Jean-Eric Branaa).
Faire plus avec moins, donner à ceux qui ont moins... ce genre de formule a fait florès et est répété à l'envi, en particulier par les politiciens, comme pour appuyer une idée et lui donner plus de force. Mais, trop souvent, ces formules, ne sont que des caches misères. Faire plus avec moins par exemple veut tout simplement dire qu'on veut supprimer des ressources et qu'on fera ensuite avec les moyens du bord, au mieux, à vue. Donner plus à ceux qui ont moins accompagne souvent l'idée d'égalité des chances, une sorte de pis aller pour tenter de compenser des inégalités tellement flagrantes qu'elles ne peuvent plus l'être.
Donner plus à ceux qui ont plus, telle est la formule qui résume la situation de la santé aux Etats-Unis et la tendance de ces dernières années. La santé a occupé une place centrale lors de la campagne électorale mais malheureusement la crise est intervenue entre temps et il a fallu parer au plus pressé : recapitalisation des banques, sauvegarde du secteur automobile, stimuler l'économie... Les malades attendront !
On se souvient du film Sicko de Michael Moore, un tantinet démagogue et populiste. Le début du film/documentaire met en scène un Américain moyen qui doit subir une intervention chirurgicale de deux doigts de la main. Mais comme il ne peut pas payer pour les deux doigts, il est contraint de choisir celui qu'il souhaite…