La situation n’est sans doute pas satisfaisante mais elle s’améliore. C’est ce que disent les Noirs dans une enquête que vient de réaliser l’institut Gallup. C’est un message rassurant à un moment où l’Amérique se déchire suite à l’acquittement récent de George Zimmerman.
Que ce soit en matière de recherche d’emplois, de logement ou de revenus,…
Au troisième trimestre 2009, le PIB a connu un rythme de croissance annuel de 3,5 % à comparer à la baisse de 0,7 % au deuxième trimestre. Le BEA précise qu’il s’agit là encore de chiffres provisoires qui devront être confirmés à la fin du mois. Ce résultat met un terme à 5 trimestres de baisse : 1T08, 3T08, 4T08, 1T09, 2T09.
La crise serait-elle dernière nous et la reprise en vue ? Tel est parfois le discours que l’on entend des deux côtés des rives de l’Atlantique. En fait, la situation est loin d’être satisfaite. Déjà au niveau du PIB lui-même. Les chiffres sont souvent trompeurs. Petit rappel de calcul niveau CP : lorsque l’on perd 4 % par exemple, il faut une croissance de 4,2 % pour revenir au niveau antérieur.
Les 3,5 % du 3e trimestre 2009 - en croissance annuelle - sont donc loin d’être suffisant pour gommer les pertes des trimestres précédents. Ainsi, le PIB du 3e trimestre 2009 est égale à 97 % de celui du 4e trimestre 2007.
Plus jamais ça. Ce ne sera plus jamais comme avant. Il faut que la situation change. Il faut assainir. Il faut mettre en place des principes de bonne gouvernance… Que n’avait-on entendu après les faillites et le plan de sauvetage des banques aux Etats-Unis. Barack Obama s’était lui-même fendu de déclarations selon lesquelles il fallait assainir et moraliser les politiques salariales.
Il semblerait que toutes ces déclarations, toutes ces bonnes intentions n’aient pas eu d’effet réel. C’est ce que l’on peut penser en lisant la 16e édition de son rapport « Executive Excess » que vient de publier L’Institute for Policy Studies (IPS) présente les rémunérations des dirigeants des 20 plus grandes sociétés financières américaines (America’s Bailout Barons). Les cadres dirigeants se sont transformés en prédateurs et ceux des sociétés financières ont plutôt excellé dans cet exercice.
Quelques chiffres. Les revenus moyens des CEO (Pdg) des 500 entreprises qui composent l’indicateur S&P se sont établis à un peu plus de 10 millions de dollars. Par rapport à 2007, cela correspond à une baisse de 4,4% alors que dans le même temps, les bénéfices baissaient de plus de 10 %. On ne voit donc pas bien le lien qui peut exister entre résultat de l’entreprise et rémunération de ses dirigeants. Ces chiffres font que le rapport entre le revenu de ces CEO et le salaire moyen d’un travailleur américain, il y a un rapport de 1 à 319. Et le rapport entre le revenu des CEO et le salaire minimum s’établit à 740.
Le journal en ligne Huffington Post basé à Chicago a publié les 10 plus importants revenus (incluant salaires, bonus et autres émoluments) des patrons américains des entreprises du S&P 500. Le résultat est édifiant lorsqu’on pense qu’il s’agit des rémunérations pour l’année 2008.
Première remarque, 4 de ces 10 patrons sont CEO d’institutions financières : Goldman Sachs, American Express, Citigroup et JPMorgan Chase.
Ces quatre banques font partie des 19 dont les actifs dépassent les 100 milliards de dollars qui viennent de passer le « stress test » destiné à mesurer leur solidité financière et dont les résultats viennent d’être publiés.
Faire plus avec moins, donner à ceux qui ont moins... ce genre de formule a fait florès et est répété à l'envi, en particulier par les politiciens, comme pour appuyer une idée et lui donner plus de force. Mais, trop souvent, ces formules, ne sont que des caches misères. Faire plus avec moins par exemple veut tout simplement dire qu'on veut supprimer des ressources et qu'on fera ensuite avec les moyens du bord, au mieux, à vue. Donner plus à ceux qui ont moins accompagne souvent l'idée d'égalité des chances, une sorte de pis aller pour tenter de compenser des inégalités tellement flagrantes qu'elles ne peuvent plus l'être.
Donner plus à ceux qui ont plus, telle est la formule qui résume la situation de la santé aux Etats-Unis et la tendance de ces dernières années. La santé a occupé une place centrale lors de la campagne électorale mais malheureusement la crise est intervenue entre temps et il a fallu parer au plus pressé : recapitalisation des banques, sauvegarde du secteur automobile, stimuler l'économie... Les malades attendront !