Le titre est tiré du livre de Jacques Mistral (1) et reprend un thème développé depuis quelques mois sur une nouvelle ère qui vient de s'ouvrir avec l'élection de Barack Obama et qui met un terme à près de trente années de libéralisme, de dérégulation et de moins d'état. La phrase de Reagan de son investiture « l'État n'est pas la solution à nos problèmes... L'État est le problème » était caractéristique de cette ère qui vient de se clore avec le départ de George W. Bush.
La crise va sans doute marquer un tournant majeur dans l'évolution des Etats-Unis et faire émerger un pays nouveau. Plus rien ne sera comme avant sous la conjugaison de deux phénomènes :
- la crise, elle-même, qui réduit considérablement la confiance que les américains accordent à leurs institutions financières et restaure celle qu'ils avaient perdu dans leur gouvernement ;
- l'évolution de fond de l'opinion américaine engendrée par l'arrivée des nouvelles générations (The Millennial Generation ou génération Y) et le changement démographique marquée par une poussée non démentie de l'immigration et le renforcement régulier des minorités, principalement des Hispaniques. Il faut avoir présent à l'esprit que la population américaine évolue très rapidement, beaucoup plus rapidement que celles des pays européens. En 2042, selon les projections de l'U.S. Census Bureau indiquent les Etats-Unis seront majority-minorities, c'est-à-dire que les minorités seront majoritaires.