En 1865, les États-Unis d’Amérique accomplissent un grand pas vers l’égalité en votant le 13e amendement abolissant d’un coup l’esclavage, une plaie vivante dans la démocratie américaine. Lincoln, le film de Steven Spielberg, a magnifiquement et finement mis en scène ce glorieux chapitre de l’histoire américaine. Mais on n’efface pas d’un trait de plume ou plutôt d’un texte de loi des pratiques si fortement incrustées dans la société.
L’amendement à peine votée, des forces de réaction se mirent en œuvre pour en réduire les implications dans les domaines social et économique. Plusieurs états adoptèrent les « black rules » ayant pour conséquence de restreindre les droits des Noirs et de maintenir leur dépendance vis-à-vis des Blancs. Conscient des limitations du 13e amendement, le législateur vota le Civil Rights Act (1866) qui précisait que les Affranchis étaient des citoyens à part entière et le 15e amendement (1869) ouvrant le droit de vote à cette classe de la population.
C’est une défaite politique incontestable pour Barack Obama mais aussi pour les Etats-Unis qui n’arrive pas à se sortir du soi-disant blocage du deuxième Amendement et une large victoire pour le lobby des armes, tout particulièrement la NRA et son insupportable porte-parole Wayne La Pierre. Le Sénat a finalement rejeté le projet de loi de contrôle des armes à feu : 54 voix pour (il faut 60), 46 voix contre. Seulement 4 sénateurs républicains - alors qu’ils étaient plus nombreux au début du processus - ont apporté leur voix à ce projet qui s’est pourtant vidé de sa substance au fur et à mesure. Et 4 sénateurs démocrates ont voté contre : Heidi Heitkamp (Dakota du Nord), Max Baucus (Montana), Mark Pryor (Arkansas) and Mark Begich (Alaska). Des Etats de l’Ouest américain et ruraux assez largement « pro-gun ».
A l’heure où le sujet fait rage en France, les Américains sont de plus en plus nombreux à se déclarer favorable au mariage homosexuel, même s’ils ne sont encore majoritaires. Selon la dernière enquête réalisée par le Pew Research Center intitulée Growing Support for Gay Marriage: Changed Minds and Changing Demographics, 49 % se déclarent…
En mars dernier, le fraichement élu Tom Ammiano au congrès de Californie avait déposer une motion de légaliser le Marijuana sous la proposition Assembly Bill 390, non seulement pour des raisons médicales, mais bien pour la consommation personnelle (La Californie va-t-elle légaliser le Cannabis ?). Dans quel but ? Pour réduire la violence, améliorer le bien…
A l'heure où la France vient de voter la loi Bachelot qui interdit la vente de des cigarettes et des boissons alcoolisées aux moins de 18 ans, la Californie réfléchit à une mesure radicalement inverse visant à légaliser la vente de la marijuana.
L'Etat de Californie traverse une passe particulièrement difficile. Encore plus que les autres Etats. En février, le Golden State est confronté à un déficit de 33 milliards d'euros, le plus important de son histoire, en dollars courants, mais aussi en dollars constants. Arnold Schwarzenegger, gouverneur de l'Etat depuis 2003, a présenté un budget de crise proposant des coupes drastiques dans des dépenses publiques et des augmentations d'impôts. Mais des mesures complémentaires pourraient s'ajouter à celles déjà prévues. Parmi celles-ci, il en est une qui ne peut qu'attirer l'attention et susciter des questions.
On a beaucoup parlé du plan de relance, de l'élaboration du budget et de nombreuses questions économiques (j'aurai largement le temps d'y revenir). Mais l'actualité sur le passage de l'Employee Free Choice Act qui est actuellement soumis au vote du Congrès a elle été beaucoup moins médiatisée, alors que il s'agit sans doute d'une évolution importante.
Cette proposition de loi a été introduite par le sénateur Ted Kennedy et deux représentants, l'un démocrate et l'autre républicain. Cette loi a été votée par la Chambre des Représentants, mais a fait l'objet d'une menace de filibuster (une flibuste) de la part de républicains au Sénat alors qu'elle bénéficiait du soutien de la majorité.