L’immigration hispanique et plus spécialement mexicaine, est une des plus importantes données sociale et économique de l’histoire des États-Unis depuis les années 70. Pour certains, l’immigration mexicaine constitue une chance, pour d’autres un danger. Pour mieux contrôler les 3000 km de frontière qui séparent les deux pays, George W. Bush s’est lancé dans un projet …
Les Etats-Unis sont un pays d’immigration. Ils se sont construits de cette manière (on passera sur le douloureux problème du traitement subi par les populations indiennes). Peu de pays, sinon aucun, dans le monde, n’ont connu une poussée démographique aussi forte que les Etats-Unis. Ce phénomène d’immigration s’est sensiblement ralenti entre 1920 et 1965 avec la règle des quotas qui instituait des nombres d’immigrants par pays fixés à l’avance. Mais en 1965, l’immigration a repris un rythme nettement plus élevé avec l’Immigration Act voté par le Congrès et signé par Lyndon Johnson. Mais cette nouvelle vague d’immigration était profondément différente de la précédente.
Selon l’U.S. Census Bureau, en 1960, 75 % des Américains que l’on appelle des foreign born provenaient du continent européen (1). En 2007, plus de 80 % des foreign born étaient d’origine asiatique ou latino-américaine (en grande partie du Mexique), les Européens n’en représentant plus que 13 %. Pendant ces 40 ans, la croissance des trois autres groupes historiques constituant les Etats-Unis - les blancs non hispaniques (dénomination utilisée par le Census Bureau), les Noirs non hispaniques et les Indiens (American Indian et Alaska Natives) - a été basée sur les naissances.
Depuis 2001, les hispaniques sont devenus la minorité la plus importante. Selon les dernières estimations de l’US Census Bureau (2005-2007 American Community Survey 3-Year Estimates), le nombre hispaniques ou Latinos (deux mots interchangeables selon le vocabulaire de l’institution américaine) étaient estimés à 44 millions sur les 298 millions d’Américains, soit 14,7 % de la population. Et si les tendances se poursuivent, ils devraient représenter 25% de la population américaine en 2043. Cela aura évidemment des implications importantes dans de nombreux domaines. A commencer sur le plan religieux. Les catholiques vont prendre beaucoup plus de poids.
Mais d’où viennent ces hispaniques ? Selon une récente enquête du Pew Research Center, 8 sur 10 s’identifient comme d’origine mexicaine, portoricaine, cubaine, salvadorienne et dominicaine. Mais le plus gros de ce contingent est bien évidemment mexicaine. En 2007, les hispaniques d’origine mexicaine étaient 29,2 millions soit près des deux tiers des hispaniques. Quatre Chicanos (1) sur dix (39,9 %) sont ce que l’on appelle des foreign born, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas nés aux Etats-Unis et 12,6 % au niveau de la population totale. La différence entre ces deux proportions (39,9 % et 12,6 %) donne une idée de l’immigration mexicaine.
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