Ce n’est pas la guerre moindre paradoxe : comment une guerre peut-elle être présentée comme fondatrice des Etats-Unis et constitue une seconde naissance de ce pays alors qu’elle fut, et de loin, la plus meurtrière. Elle fit plus de morts que toutes les autres guerres réunies auxquelles les Etats-Unis ont participé. Qu’on en juge : Plus de 600 000 morts (voire 700 000 selon les dernières estimations : Réévaluation du nombre de morts à la guerre de Sécession) sur une population qui compte à l’époque 30 millions d’habitants soit 2 % de la population. Transposer aujourd’hui, cela donnerait 6 millions de morts (les Etats-Unis comptent environ 10 millions d’habitants). A la seule bataille de Gettysburg qui se déroule en juillet 1863, on compte plus de 50 000 morts en trois jours seulement. Date fondatrice de l’histoire des Etats-Unis pour Mark Twain mais aussi guerre qui « menace de nous engloutir tous » pour Emerson, la guerre de Sécession est considérée encore aujourd’hui comme un élément majeur de compréhension de la situation interne de l’Amérique (La guerre de Sécession un événement pertinent pour expliquer la politique américaine actuelle).
C’est une intéressante présentation historique du mouvement des Tea Party qu’a faite André Kaspy (Conservateurs et ultra droite aux Etats-Unis, du temps de l'indépendance au mouvement Tea Party) qu’on ne présente plus et qui a produit de nombreux livres sur les Etats-Unis. Toutefois, le principe de l’émission de Concordance des Temps n’a pas été vraiment respecté. Il a beaucoup été question d’histoire, des antécédents, de l’ultradroite qui a précédé ce mouvement des Tea Party, formidable coup de marketing, y compris même jusque dans son appellation qui donne l’image d’un mouvement révolutionnaire alors qu’il est beaucoup plus populaire et réactionnaire ; Avec en toile de fond une nostalgie d’un passé vers lequel il est totalement stupide de vouloir retourner tant les conditions sont différentes. Et des références permanentes sur la Constitution que les partisants des mouvements du Tea Party lisent comme les temoins de Jéohovah lisent la Bible et qui les conduisent à des énormités.
Sur ce document fétiche sur lequel il est sans doute impssible d’émettre le moindre doute à passer pour un mauvais Américain, Michael Klarman, professeur de droit à Harvard, a fait une conférence à l’Université John Hopkins ou il émet des réserves et décrit ce qu’il appelle aujourd’hui la « constitutional idolatry » qui caractérise en partie les promoteurs du Tea Party. Il a publié un texte intitulé intitulé A Skeptical View of Constitution Workship qui fait la synthèse.