Les démocrates approuvent Barack Obama et les Républicains le rejettent. Telle est la situation résumée en une phrase de la situation politique aux Etats-Unis depuis qu’Obama est installé à la Maison Blanche. Et les démocrates l’approuvent un peu moins et les Républicains le rejettent un peu plus.
La situation est aussi simple ? Sans doute pas…
Des trois branches du pouvoir - législatif, exécutif et judiciaire -, le Congrès des Etats-Unis est celui que les Américains jugent le plus sévèrement, et de très… très loin. 13 % des Américains jugent positivement le travail de la branche législative. Quant à l’honnêteté et à l’éthique de ces membres, le jugement est encore plus sévère. A côté, le score de Barack Obama à 43 % est plutôt élevé, même si c’est le plus bas depuis Eisenhower à l’exception de Jimmy Carter qui d’ailleurs n’a pas été réélu, battu par Ronald Reagan. La Cour Suprême s’en sort pas trop mal avec 46 % d’approbation, même si ce score se situe sur une tendance baissière.
A peine, sont-ils élus, les Représentants pensent à leur réélection (Rappelons la Chambre des Représentants est renouvelable tous les deux ans) et aux moyens de la financer et partent donc à la collecte de fonds. Sur leur chemin, ils rencontrent les très nombreux et puissants lobbyistes. De telle sorte que le fonctionnement de la démocratie est très loin du souhaitable.
Professeur de droit de renom, Lawrence Lessig avait publié un article dans le magazine liberal The Nation (How to Get Our Democracy Back If You Want Change, You Have to Change Congress) très pessimiste et plutôt déprimant pour ceux qui croient à réalité et à la profondeur de la démocratie américaine (Le Congres, ressort cassé de la démocratie américaine ?). Il y a un peu plus de deux ans, le professeur de droit travaille sur ces questions en tant que directeur du Edmond J. Safra Center for Ethics à Harvard. Et il vient de publier un livre au titre est éloquent (Republic, Lost: How Money Corrupts Congress--and a Plan to Stop It). Un travail de long haleine qui méritait bien un peu de médiatisation. Jon Stewart s'en est chargé en l'invitant au Daily Show.
Barack Obama va commencer la deuxième année de son premier mandat avec 50 % d’Américains approuvant sa « job performance » et 44 % le désapprouvant. C’est là un niveau largement inférieur au 68 % dont il était crédité les premiers jours de son entrée en fonction, mais relativement stable depuis le mois de septembre.
C’est là un mauvais résultat dont on a du mal à prendre la mesure de ce côté de l’Atlantique tant le présent président bénéficie d’un capital de sympathie élevé. Et pourtant, sur les 9 présidents élus depuis Eisenhower en 1952, c’est le plus mauvais résultat à l’exception de Ronald Reagan qui bénéficiait de 49 % d’approbation contre 40 % de désapprobation. Il faut dire que Barack Obama hérite d’une situation difficile dont il n’avait certainement pas conscience lorsqu’il s’est présenté comme candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis, mais qui l’a certainement aidé pour son élection.