Les premières sont toujours des moments qui retiennent l’attention et aiguisent l’intérêt. John Kennedy, premier président catholique. Shirley Chisholm, première femme noire à primaires démocrates en 1972. Hillary Clinton, première femme candidate de l’un des deux principaux partis, Barack Obama, premier noir président des Etats-Unis. Ou encore, la semaine dernière, Stacey Cunningham, la première femme directrice du New York Stock Exchange.
Une Stacey peut en cacher une autre
Dans l’élection pour le poste de gouverneur de Géorgie, Stacey Abrams sera la première candidate à la fonction de gouverneur de l’un des deux principaux partis. Et si elle est élue en novembre prochain, elle sera la première femme noire gouverneure. En plus dans un état du Sud ou les questions raciales restent toujours à la surface. Elle a donc déjà franchi le double plafond de verre lié au fait d’être Noire et femme.
Il est vrai que la candidate démocrate ne sort pas de nulle part et a déjà un passé politique fourni qui lui a permis de se départir de son opposante – également une femme, mais blanche – dans une bataille qui n’a pas toujours des plus fair-play. Stacey Abrams était chef de la minorité au Congrès. Auparavant, elle avait été adjointe au premier maire noir d’Elle avait des soutiens de poids avec Hillary Clinton, la sénatrice de Californie Kamala Harris, l’ex-candidat aux primaires démocrates et sénateur du Vermont, Bernie Sanders et la légende dans la marche pour les droits civiques John Lewis. Son adversaire, Stacey Evans s’était pris les pieds dans le tapis en s’arrogeant une sorte de filiation spirituelle avec Martin Luther King Jr. Cette dernière s’était présentée comme une « unapologetic progressive » comme le rappelle le quotidien local The Atanta Journal-Constitution.
Malgré celui, elle était considérée comme un challenger et faisait l’objet d’une certaine méfiance. Notamment à cause de compromis passés avec la majorité républicaine du Congrès de Géorgie.
Elle devra vraisemblablement affronter Casey Cagle, Lieutenant-Gouverneur de la Géorgie qui est arrivé en tête de la primaire républicaine sans pour autant obtenir la majorité de 50 %. Ce dernier a fait l’objet de nombreux critiques de la part de républicains parce qu’il ne défendait pas assez bien les valeurs conservatrices (C’est le nouveau jeu à mode chez les républicains !). Mais il avait été largement critiqué lorsqu’il avait milité pour la suppression d’une taxe sur le kérosène en faveur de Delta Airlines – la compagnie aérienne à son hub basé à Atlanta – au motif que cette dernière avait supprimé ses subventions à la NRA suite à son comportement à l’occasion de l’école de Parkland.
La confrontation en novembre prochain s’annonce serrée. Elle sera scrutée en détail en raison de la haute charge symbolique qu’elle représente.