Il l’avait fait en 2016. Il avait gagné grâce à une majorité des grands électeurs mais avait perdu de 2 % en nombre de votes populaires soit environ 3 millions de voix de moins que son adversaire Hillary Clinton. Qu’à cela ne tienne, Donald Trump s’est fait l’écho de fraudes, environ 3 millions de voix d’immigrés (imaginaires) qui n’auraient pas dû voter. Comme par hasard ! Discours sans conséquence mais juste pour satisfaire son égo. A noter qu’il avait déjà crier à la fraude lors des primaires républicains de l’Iowa en déclarant que le scrutin avait été faussé.
Bis repetita en 2020. Il avait commencé quelques mois avant les élections à affirmer qu’il gagnerait les élections, ajoutant que s’il ne gagnait pas, les élections seraient faussées. Le soir des élections, alors qu’il était encore en tête, il a fait une déclaration officielle télévisée indiquant qu’il avait gagné. Le problème est que le décompte des bulletins de votes par correspondance renversait la tendance et que trois jours plus tard, Joe Biden finissait avec 7 millions de voix d’avance (4,5 %). Donald Trump a alors lancé la machine à recours, contestations et autres dénégations. Cette forte différence étant largement écrasée par le système américain. La victoire de Joe Biden se jouant à quelques milliers de voix dans les États clés. Amenant à des situations ubuesques, où le candidat perdant demandait au secrétaire d’État de Géorgie de lui trouver 11 780 voix pour lui permettre de gagner les voix des grands électeurs de l’État. Et culminant à l’attaque du Capitole du 6 janvier 2021. Assaut qui aurait pu réussir si le vice-président, au titre de président du Sénat, avait cédé aux pressions de Donald Trump.
Et voilà que nous sommes en 2024. Et que Donald Trump continue non seulement à entretenir le Big Lie selon lequel les élections ont été frauduleuses, mais il multiplie considérablement les messages selon lesquels il va gagner les élections, que s’il ne les gagne pas, c’est tout simplement qu’elles auront été faussées. Pour appuyer ce propos, le New York Times a comptabilisé le nombre d’occurrences où « Donald Trump has baselessly and publicly cast doubt about the fairness of the election. » La comparaison entre les trois élections est saisissante avec une explosion des déclarations de ce type en 2024. Lorsque l’on se souvient à quoi cette rhétorique à mener en 2020, on ne peut qu’être très inquiet pour les élections à venir. Car l’organisation brouillonne du 6 janvier 2021 cédera la place à une préparation beaucoup plus méthodique et efficace.
La logique des républicains MAGA. Répéter que les élections sont frauduleuses pour que les électeurs finissent par émettre des doutes sur leur sincérité. Dans un deuxième temps, répondant à ces questions, les MAGA répondent qu’il doit bien y avoir un problème puisque les électeurs ont des doutes. Un raisonnement circulaire par excellence.