Le taux de mortalité des comtés à majorité républicaines (Trump counties) a atteint 25 pour 100 000 au mois d’octobre 2021, celui des comtés à majorité démocrates 7,8, soit trois fois moins. Y aurait-il un variant Sars-Cov2 pour les démocrates et un autre pour les républicains ? Le second serait-il beaucoup plus diffusé et dangereux que le premier ?
La réalité est beaucoup plus prosaïque. Ace jour, 60 % des Américains adultes à tendance républicaine sont vaccinées contre 90 % pour les démocrates. Sans compter le respect des gestes barrières beaucoup plus intégrés par les derniers que par les premiers. Liberté oblige !
Cette différence entre les comtés républicains et démocrates ne fait que s’aggraver depuis cinq mois, les deux facteurs mentionnés ci-dessus prenant de plus en plus effet. Octobre marque le cinquième mois consécutif du phénomène. Et cette tendance devrait encore s’accentuer avec le variant Omicron.
Les chiffres compilés par Charles Gaba, un analyste indépendant en santé publique cité par le New York, montrent une corrélation forte entre le taux de vote partisan et le taux de mortalité. Autrement dit, plus les comtés ont voté Trump et plus le taux de mortalité est élevé. Résultat, selon le Docteur Peter Hotez du Baylor College of Medecine de Houston, 150 000 Américains ont perdu la vie malgré la disponibilité du vaccin
Ces tristes statistiques sont publiées alors que le nombre de morts liés à la Covid a dépassé le seuil de 800 000. Si le rythme actuel de mortalité se prolongeait, le seuil du million de morts devrait être atteint en avril ou mai 2022. Les Etats-Unis représentent 4 % de la population mondiale et 15 % des décès connus dans le monde. Sur ces derniers chiffres, il faut être très circonspects soit parce que certains pays ne donnent sans doute pas les vrais chiffres (Chine, Russie…) ou qu’ils n’ont pas les ressources pour mesurer et collecter les données. En revanche, on peut comparer les chiffres de pays à développement comparable. Par exemple, les Etats-Unis ont un taux de mortalité de 30 % supérieur à la France. Une différence qui s’explique par un taux de vaccination significativement inférieur, Des gestes barrières moins bien respectés, des mouvements antivax plus actifs, des médias d’extrême-droite (Fox News, OAN, Newsmax…) qui diffusent des messages ambigus et une justice qui s’oppose aux décisions gouvernementales pour imposer la vaccination. Avec l’Omicron, la différence devrait s’accroître même si l’hypothèse en cours qu’il serait moins dangereux se confirmait. Comme indique le Docteur Robert Wachter de l’Université de Californie, San Francisco, si le risque de mortalité avec l’Omicron est de 30 % inférieur à celui du Delta mais qu’il est dix fois plus contagieux, cela aboutit inévitablement à un nombre de morts plus élevés. « Un très mauvais chiffre multiplié à un chiffre correct et vous obtenez un mauvais résultat ».
Le sous-comité de la Chambre des représentants sur la crise de la Covid a publié un rapport détaillant la décision de l’administration Trump d’abandonner l’idée d’arrêter la propagation de Covid et d’adopter plutôt l’idée de le laisser se propager librement jusqu’à ce que les États-Unis atteignent « l’immunité collective ». Cette idée était la théorie du Dr Scott Atlas, qui a rejoint la Maison Blanche le 10 août 2020, après que Trump l’a vu sur Fox News Channel.
Le comité a publié un mail du Dr Deborah Birx, coordinatrice de la réponse aux coronavirus de la Maison Blanche en 2020 et 2021 dans lequel elle refuse de participer à une « table ronde d’experts médicaux » qui recommanderait l’immunité collective. Elle a proposé de quitter la ville plutôt que de participer à la table ronde.
Le comité a également découvert des preuves que l’administration Trump avait interféré avec les recommandations des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), supprimant les références aux masques et aux suggestions de suspendre les chorales, par exemple, afin d’éviter d’offenser les communautés religieuses.
La présentatrice Martha MacCallum de Fox News Channel a demandé au Dr Robert Redfield, qui dirigeait le CDC lorsque la crise des coronavirus a éclaté et a continué de le diriger jusqu’à l’entrée en fonction du président Biden, de réagir au rapport. Il l’a essentiellement confirmé et a détourné sa propre responsabilité d’avoir autorisé la falsification des informations de santé publique à la Maison Blanche. Il a déclaré que l’agence avait été remplacée par le groupe de travail sur les coronavirus de la Maison Blanche, ce qui « limitait la capacité du CDC à communiquer efficacement avec le public américain ».