Rule of Thumb? No, Rule of Trump! On se souvient du témoignage de James Comey devant la commission du Sénat dans laquelle il rapportait un échange avec le président Trump lors de son dîner à la Maison Blanche. Là où Donald Trump lui demandait de la loyauté (James Comey’s Prepared Remarks for Testimony), Jales Comey lui répondait qu’il pouvait compter sur son honnêteté. Donald Trump ne comprenait pas ou ne voulait pas comprendre la différence entre les deux répondait : « That’s what I want honest Loyalty » mettant au-dessus de tout, y compris des lois et de la Constitution, une loyauté totale envers lui.
Quinze jours après les événements de Charlottesville, Donald Trump n’arrivait pas à réellement condamner les actes des White Supremacists, des membres du KKK et autres membres de l’At-right en affirmant à plusieurs reprises (au moins deux) qu’il y avait de la violence « on many sides, on many sides » mettant sur le même plan les idées haineuses des uns et la volonté de les endiguer des autres. Lors de son Rally à Phoenix, il a passé pas moins de 40 minutes à se justifier, à expliquer à sa base combien il était maltraité par les Fake News et se citant lui-même omettant la dernière partie de la phrase « on many sides, on many sides ».
Lors de ce meeting, il a également déclaré à ses supporters que tout irait bien pour le Shérif Joe Arpaio annonçant en filigrane qu’il allait lui accorder la grâce présidentielle. Ce qu’il vient de faire, quelques jours plus tard. Une décision qu’il a prise seul sans prendre conseil auprès du ministère de la Justice. En 2001, un juge fédéral avait intimé Joe Arpaio d’arrêter ses agissements violant les droits civiques en arrêtant des citoyens selon des méthodes de profilage racial, e les emprisonnant et leur faisant subir des humiliations diverses. Joe Arpaio est allé outre et a continué pratiquer ses méthodes très particulières. Il a été condamné pour ne pas avoir respecté l’ordre d’un tribunal, une faute qui aurait pu lui valoir six mois de prison. Comme toujours, Donald Trump n’a pas fait dans la demi-mesure, il a baptisé Arpaio de « patriote américain » et a « maintenu la sécurité en Arizona ».
Certes, le droit de grâce est un droit présidentiel et les prédécesseurs de Donald Trump en ont usé de manière différente. Concernant Joe Arpaio, surnommé le shérif le plus dur des Etats-Unis, la justification de ce pardon est relativement simple : C’est un soutien inconditionnel de Donald Trump de la première heure, certains le décrivant même comme un Donald Trump en miniature.
Profitant de l’ouragan Harvey qui est en train de dévaster les rives du Texas et de la Louisiane, Donald Trump a donc issu ce pardon pour conforter sa base mais aussi comme l’estiment certains observateurs pour miner le travail de Bob Mueller en lui faisant comprendre que ce pardon pourrait être élargi à nombre de personnes qui pourraient être amenés à être mis en danger dans l’investigation sur la possible collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et les Russes.
John McCain, sénateur des Etats-Unis pour l’Etat d’Arizona a critiqué cette décision en déclarant que « nul n’est au-dessus de la loi ». Et il n’est pas le seul Républicain dans ce cas.