L’UMP a donc engagé une démarche pour changer de nom et a choisi la nouvelle appellation Les Républicains. On ne reviendra pas sur la question de savoir s’il est possible à un parti de s’approprier sur un mot qui doit pouvoir être partagé par tous. Mais sur l’association entre le futur probable nom du principal parti de droite et le parti républicain américain.
Ce lien a engendré une connotation négative dans de nombreux esprits car ce nom faisait penser à un des pires représentants de ce parti, à savoir George W. Bush. Mais le parti Républicain a une longue histoire qui ne doit pas être réduite à ses derniers développements. Il est vrai que la lisibilité n’est pas toujours au rendez-vous. La lecture du livre Les grands problèmes de la Politique des États-Unis (leur évolution – Leur état actuel de Firmin Roz édité en 1934 donne une idée de cette complexité et remonte aux débuts de l’histoire des États-Unis.
« Deux noms, à cette époque, symbolisent ce conflit : ceux de Hamilton et de Jefferson (…) Les partisans de Hamilton ou fédéralistes voulaient une Union fédérale au lieu d’une Confédération mal liée et sans consistance, comme celle que formaient les Etats-Unis de 1776 à 1789. Les Jeffersoniens accusaient ce parti d’être monarchiste au fond du cœur et trop attaché à l’Angleterre. Ils allaient jusqu’à prétendre que les hommes d’Etat fédéralistes étaient payés par l’ « or britannique » pour convertir le gouvernement américain à la monarchie. Par contraste, et pour bien marquer leur opposition à ces tendances, les Jeffersoniens s’appelaient « républicains ». Mais leurs adversaires hamiltoniens, dans l’intention de les discréditer, et pour ne pas leur reconnaître le privilège de ce nom de républicains qu’ils devaient prendre eux-mêmes plus tard, les appelaient « démocrates » et les accusaient de vouloir imiter en toute cette démocratie française qui s’occupait alors de couper les têtes des aristocrates à Paris. Les deux termes « républicain » et « démocrate » qui désignent aujourd’hui les deux grands partis traditionnels, ne se sont pas toujours opposés (ça se complique : NDLR). Ils ont été tout d’abord appliqués au même parti, celui qui se rattache à Jefferson et qui s’est tour à tour appelé républicain, démocrate-républicain, démocrate. L’autre parti a porté tout à tour les noms de fédéraliste, républicain-national, républicain. Le terme républicain s’est, il ne faut pas l’oublier, appliqué tour à tour, précédé ou suivi d’une autre épithète, à l’un et à l’autre parti (…). Un peu plus tard, le parti Jeffersonien prit le nom de démocrate-républicain. Dans la suite, il ne garda que le nom de démocrate tandis que le nom de républicain passait aux fédéralistes ».
De 1817 à 1824, les frontières entre les deux partis se sont estompées. En tous les candidats étaient des républicains. Aux élections de 1824, 4 candidats, républicains, se sont affrontés. Au cours de sa présidence, le parti républicain se sépara en deux groupes : les anciens fédéralistes sous l’appellation républicains-nationaux, leurs adversaires devinrent les démocrates.