Alors que Donald Trump semble vouloir se mettre à dos tous les pays du monde (en 15 jours seulement, on peut répertorier l’Allemagne, le Mexique, L’Australie, l’Union européenne en générale, sans parler des 7 pays pointés du doigt et dont les ressortissants ont été interdits d’entrée sur le territoire américain…), le site Yougov.com a effectué un sondage auprès de plus de 7000 Américains pour positionner les pays du Monde sur une échelle allant d’alliés à ennemis :
La question
« Do you consider the countries listed below to be a friend or an enemy of the United States? »Les réponses possibles
« Ally », « Friendly », « Unfriendly », « Enemy » or « Not Sure »
Dans ce classement d’amitiés et d’inimitiés, la France n’est pas trop mal place et se situe en 4e position derrière le Canada, la Grande-Bretagne et l’Australie. A noter que dans les premiers pays qui ont fait les frais des déclarations hostiles du nouveau président, on trouve l’Australie et l’Allemagne. A l’inverse, la Russie, qui figure dans le Top 10 des ennemis, a les faveurs de Donald Trump.
Sans surprise, parmi les pays amis, on trouve principalement les principales nations européennes (7 sur 10 ; 13 sur 15). On ne peut s’étonner de la nouvelle position de Donald Trump et ses déclarations franchement hostiles face l’Union européenne dont il voit le Brexit comme le premier épisode d’une décomposition complète.
Ces déclarations ont été jugées inquiétantes selon Donald Tusk, président du Conseil européen dans un courrier envoyé aux chefs d’Etats et de gouvernement de 27 pays de l’Union (pas le Royaume-Uni) :
« Pour la première fois dans notre histoire, dans un monde de plus en plus multipolaire, tant de gens deviennent ouvertement anti-européens, ou au mieux eurosceptiques. En particulier le changement à Washington met l’Union européenne dans une situation difficile ».
Ronald Reagan restera comme le président américain qui a fait exploser en vol l’URSS. Donald Trump pense-t-il peut jouer un rôle historique vis-à-vis de l’Union européenne ? Un parallèle pour le mois surprenant. La décomposition de l’URSS faisait suite à une guerre froide multidécennale, L’Union européenne n’a jamais une relation de cette nature avec les Etats-Unis.
L’Europe doit saisir cette occasion de « menaces » externes pour relancer une politique plus dynamique et plus réaliste qui soit plus soucieuse des grands problèmes et moins tatillonnes sur les questions subsidiaires.
Du côté des ennemis, on trouve surprise la Corée du Nord, l’Iran, la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan dans le Top 5. La Russie vient tout juste derrière dans un sentiment qui est assez bien partagée par les différentes sensibilités politiques. Une place qui confirme celle du sondage réalisé par Public PolicyPolling.
D’ailleurs sans surprise, les Républicains sont même plus sensibles à cette question. Donald Trump a peut-être oublié que la Russie est en fait le prolongement historique de l’URSS ? C’est peut-être sur ce point que le Sénat va commencer à questionner le rôle du président. On a vu lors de l’audition de Rex Tillerson – qui vient d’être confirmé comme Secretary of States – par le Sénat que la Russie était un sujet majeur de questionnement. Il avait d’ailleurs fait cette déclaration surprenante qu’il n’avait pas parlé en détail de la Russie lors de ses entretiens avec Donald Trump.