Le 9 février 1950, un obscur sénateur du Wisconsin donne un discours qui marquera la vie politique pendant plusieurs années et connue sous le nom de Red Scare. Dans ce discours et sans aucune preuve, il affirme que 205 communistes travaillent au département d’État et les démocrates refusent de lancer une enquête contre “ these traitors in the government.”
Les républicains, qui cherchaient un angle d’attaque contre les démocrates et la politique du New Deal sautent sur l’occasion pour déclencher un mouvement réactionnaire.
9th February 1950: Joseph McCarthy starts the Second Red Scare claiming Communist infiltration
Le 1er juin 1950, Margaret Smith, une sénatrice républicaine de l’État du Maine, intervint au Sénat avec un bref discours qu’elle baptisa “Declaration of Conscience » dans lequel elle rappela 4 principes de base de l’“Americanism” :
– The right to criticize
– The right to hold unpopular beliefs.
– The right to protest.
– The right of independent thought.
Quatre principes auxquels il faut ajouter un cinquième qui est que “The exercise of these rights should not cost one single American citizen his reputation or his right to a livelihood nor should he be in danger of losing his reputation or livelihood merely because he happens to know someone who holds unpopular beliefs”.
La sénatrice n’évita pas de critiquer frontalement le sénateur McCarthy, assit juste deux rangées derrière elle, condamnant “the leaders in her party who were destroying lives with wild accusations”.
Pour elle, la fin ne justifie en aucun cas les moyens : “I do not want to see the Republican party ride to political victory on the Four Horsemen of Calumny – Fear, Ignorance, Bigotry, and Smear.” Une différence majeure avec les républicains pour qui seule la victoire compte et qui, en outre, doit s’accompagner de la destruction de ses adversaires politiques.
“I doubt if the Republican party could do so,” she added, “simply because I do not believe the American people will uphold any political party that puts political exploitation above national interest. Surely we Republicans are not that desperate for victory.”
“As an American, I condemn a Republican Fascist just as much as I condemn a Democrat Communist,” expliqua-t-elle “They are equally dangerous to you and me and to our country. As an American, I want to see our nation recapture the strength and unity it once had when we fought the enemy instead of ourselves.” Seulement six sénateurs républicains signèrent cette déclaration.
En réponse à cette initiative, McCarthy se moqua de “Snow White and the Six Dwarves.” Certains élus républicains applaudirent discrètement leur collègue, mais n’osèrent pas lui emboîter le pas. La question passa au second plan après le début de la guerre de Corée.
Margaret Chase Smith, a Declaration of Conscience
Après sa condamnation par 12 jurés lors du procès de New York, Donald Trump s’est totalement lâché mettant en cause le juge, le procureur, le système judiciaire et le président avec de mots qui ne peuvent que surprendre de la part du représentant d’un parti qui se présente comme celui du « law and order ». Une nouvelle escalade dans la guerre verbale engagée par Donald Trump contre tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui et contre toutes les institutions. Une démarche dangereuse que les proches supporters auraient pu tempérer, voire ignorer. Au contraire, ils ont apporté un soutien renforcé.
Depuis quatre ans, Liz Cheney a essayé, avec quelques autres, de stopper celui pour qui elle avait voté en 2016 et 2020. Les évènements du 6 janvier l’ont fait changer d’avis. Après avoir co-présidé la commission d’enquête éponyme, son principal objectif est d’empêcher que Donald Trump reprenne possession du Bureau ovale. Si elle y réussit, elle pourrait bien être entrée dans l’histoire comme la successeur de Margaret Smith.