Ne pas obéir en avance, avait conseillé Timothy Snyder, professeur d’histoire à l’université de Yale. Il semblerait que son conseil ne soit pas suivi. Le CEO d’Amazon mais aussi propriétaire avait déjà interdit la publication d’un éditorial appelant au soutien de Kamala Harris. Il a depuis confirmé son geste en offrant 1 million de dollars pour la cérémonie d’investiture de Donald Trump. Et d’autres, pourtant critiques du président, ont suivi. C’est le cas de Mark Zuckerberg. Disney, pourtant bien armé en ressources juridiques, a signé un accord avec Donald Trump à la suite de l’action en justice contre la chaîne ABC dans lequel elle a accepté de verser 15 millions de dollars.
Sous l’injonction de Jeff Bezos, le Washington Post a refusé de publier la caricature de la dessinatrice d’Ann Telnaes qui symbolisait l’offrande que des patrons de grandes entreprises américaines viennent de déposer aux pieds d’une statue représentant le futur maître de la Maison-Blanche. On y reconnaît bien sûr Jeff Bezos.
En poste depuis 2008, la dessinatrice a décidé de démissionner.
Un mauvais signe qui donne déjà l’impression que la presse soit prête à s’autocensurer.