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Dans un peu plus d’un mois, ce sera le fameux Caucus de l’Iowa qui ouvrira le bal des Primaires, organisées cette année seulement côté républicain puisque Joe Biden est le candidat « naturel » des démocrates. C’est en 1972 que les premiers Caucus démocrates ont été organisés et il a fallu attendre 1980 pour que les républicains tiennent leur premier scrutin. Cette année-là, c’est George H.W. Bush qui l’emporta avec 32 % des voix devant Ronald Reagan (29,5%) montrant que gagner l’Iowa n’est pas un passeport pour gagner la candidature. A ce jour, les médias se concentrent sur le Caucus de l’Iowa et la primaire qui suit celle du New Hampshire (un autre petit état). On ne reviendra pas ici sur la pertinence des primaires pour sélectionner le meilleur candidat (Rappelons juste qu’elles ne mobilisent qu’une partie de la population et souvent la plus extrême politiquement).
Gagner les primaires l’Iowa et le New Hampshire est un objectif important qui influe sur la suite même s’il n’est pas une garantie de succès de remporter la nomination du parti. Cette fois semble-t-il pourrait être différente tant l’avance de Donald Trump (dans les sondages) est grande. Rarement un candidat n’a eu un tel avantage sur ses opposants. Le seul contre-exemple serait le caucus de 1992 avec un Tom Harkin largement en tête devant un Bill Clinton à seulement 3 %. La raison était simple : il était représentant de l’Iowa depuis 1975 puis sénateur en 1985. L’année 1980 est en trompe-l’œil car Jimmy Carter était président sortant et n’aurait pas dû être confronté à l’exercice.
Cette année, l’avance écrasante de Donald Trump devrait se vérifier scrutin après scrutin. “If Trump sweeps the January 15 Iowa caucuses and then romps in the New Hampshire primary eight days later (the date is still unofficial), the GOP race would be effectively over” écrit Walter Shapiro (Ron DeSantis and Nikki Haley Have One Chance to Stop Trump). “With the Republican primary calendar filled with winner-take-all states in March and beyond, the dwindling chances of derailing the Mar-a-Lago megalomaniac would depend on either the legal system or divine intervention palsying the hands of Trump supporters as they fill out their ballots” poursuit-il.
La seule voie possible serait que tous les candidats se coalisent et s’accordent derrière un des leurs, le plus plausible serait Nikki Haley de telle sorte que l’avantage de Donald Trump ne paraissent plus insurmontable et face basculer suffisamment d’électeurs. Mais autant dire que cette hypothèse est très peu probable d’autant que, jusqu’ici, le comportement de ces candidats est pour le moins étrange. A par Chris Christie qui est en mission anti-Trump, tous les autres aiguisent leurs critiques entre eux, oubliant presque Donald Trump (qui rappelons-le n’a participé à aucun débat). Une alliance un peu à l’image de celle formulée entre John Kasich et Ted Cruz en 2016 (Le 24 avril 2016, Ted Cruz et John Kasich s’accordent pour s’opposer à Donald Trump, chacun des deux laissant le champ libre à celui ayant le plus de chances de l’emporter dans les États de l’Indiana, de l’Oregon et du Nouveau Mexique, afin d’empêcher Trump de réunir le nombre requis de délégués – Source : Wikipedia).
Les raisons de se convaincre
Pour l’heure, les sondages ne sont pas bons pour les démocrates ou plutôt pour Joe Biden (le sondage publié par le New York Times, puis celui de NBC News). Mais les sondages ne font pas les élections. Car en un an, il peut se passer beaucoup de choses. Comme le rappelle Mileah Kromer is an associate professor of political science at Goucher College and the director of Sarah. T. Hughes Center for Politics, l’appréciation des Américains sur l’économie n’est pas bonne, parfois sans rapport avec la réalité (Democrats Are Panicking About the Wrong Thing).
Que l’inflation baisse, le taux de chômage soit au plus bas ou les projets d’infrastructure et de réindustrialisation se déploient, les électeurs considèrent, parfois de manière infondée, la situation mauvaise, les perspectives maussades et pensent que les républicains sont plus aptes à régler les problèmes économiques. A tort si l’on en juge par les statistiques (Economie : le match démocrates-républicains). On se souvient du message « It’s the economy, stupid » de James Carville, le conseiller du candidat Bill Clinton en 1992. Les résultats de la croissance au troisième trimestre sont passés inaperçus, les électeurs restent concentrés sur « l’augmentation des coûts du logement et des dépenses quotidiennes ». Il faudrait donc non seulement que la situation économique continue de s’améliorer mais aussi que les Américains s’en aperçoivent.
Parfois des mesures simples peuvent aider. Mileah Kromer présente deux initiatives prises par le républicain Larry Hogan et la démocrate Gretchen Whitmer, respectivement gouverneurs du Maryland et du Michigan, qui semblent avoir eu un impact sur les esprits : “One of Hogan’s first moves was to use executive power to cut tolls, notably to cross the heavily traveled Chesapeake Bay Bridge, and a series of fees in the summer of 2015” ; “Gretchen Whitmer, Michigan’s Democratic governor, used a 2019 auto insurance reform bill to issue a $400 refund check per vehicle for every insured Michigan driver”.
Un choix difficile pour les démocrates : faut-il mettre en avant les dangers posés par cette élection de 2024 en raison de la présence de Donald Trump ou mettre en avant les résultats économiques ?
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