Le bal des primaires s’ouvre avec le Caucus de l’Iowa le mardi 15 janvier, donnera le ton des primaires républicaines et répondra peut-être à la question : Donald Trump va-t-il écraser ses opposants ou l’un d’eux, vraisemblablement Nikki Haley, recueillera suffisamment de voix pour donner corps à l’idée que la partie n’est pas pliée ?
Quelle est la différence entre une primaire et un caucus ? (What’s the difference between the Iowa Caucus and a presidential primary?) On peut définir un caucus comme une réunion à huis clos d’un groupe de personnes appartenant au même parti politique en vue de choisir des candidats ou pour décider d’une politique. Alors qu’une primaire ressemble à une élection classique, un caucus est une méthode de sélection un peu plus exotique.
Dans un caucus, les participants doivent se rendre en personne dans un lieu de caucus, comme une église, une école ou un centre communautaire, pour participer. De plus, les participants au caucus sont tenus d’arriver à l’heure et de rester jusqu’à la fin du caucus.
Pour participer aux caucus républicains ou démocrates de l’Iowa, un participant doit être un membre inscrit du caucus du parti auquel il participe. Il est possible de changer l’enregistrement d’un parti le jour même ou avant le caucus. Pour participer, une personne doit être âgée de 18 ans au plus tard le 5 novembre 2024, qui est le jour de l’élection.
Lors d’une primaire, les électeurs votent normalement dans un isoloir ou à une table. Un caucus est davantage une affaire publique. Dans une circonscription du caucus républicain de l’Iowa, la réunion sera ouverte et les participants seront invités à prendre la parole pour soutenir le candidat qu’ils soutiennent. Une fois les discours terminés, les participants rempliront un bulletin de vote secret. Les bulletins de vote seront comptés et annoncés avant que les circonscriptions d’un comté ne soient collectées par la direction locale du parti et données directement au Parti républicain de l’Iowa, et les résultats de l’État seront compilés. Si le caucus républicain se déroule par le biais d’un scrutin secret, le processus menant au scrutin lui-même est public.
La principale différence entre les caucus républicain et démocrate dans l’Iowa ce cycle est la date. Le Comité national démocrate a modifié son calendrier des primaires pour permettre à des États plus diversifiés sur le plan racial, tels que la Caroline du Sud et le Nevada, d’être les premiers à participer aux primaires du parti. En octobre, le Parti démocrate de l’Iowa a annoncé qu’il tiendrait toujours un caucus en personne le 15 janvier, mais que cet événement serait réservé à des affaires spécifiques du parti. Cette année, le candidat démocrate est déjà connu.
Pour en savoir plus sur le système des Primaires, le site 538 a publié “The Primaries Project”, une série de trois podcasts sur le sujet
Episode 1 : Our Presidential Primary System is An Accident
Episode 2 : How The Primary System Has Shaped Our Politics
Episode 3 : There Has To Be A Better Way To Pick Presidential Nominees… Right?
Sans grande surprise, Donald Trump a fait appel des deux décisions du Colorado et du Maine de ne pas l’inscrire sur les bulletins de vote en raison de l’application de la section 3 du 14e amendement qui interdit à quiconque ayant participé à une insurrection de participer à une élection. Sur CNN, un responsable du parti républicain semble bien en peine d’expliquer pourquoi c’est une décision illégitime à part dire que c’est une décision illégitime et que de nombreux avocats républicains et démocrates affirment que c’est une décision illégitime.
Ron DeSantis continue la guerre culturelle qu’il a lancé avec la bataille contre Disney. Tel Don Quichotte, il voit des ennemis partout qui veulent terrasser l’Amérique telle qu’il la conçoit et détruire « the American Dream ». Il a déjà écrasé les syndicats d’enseignants qui « veulent endoctriner nos enfants », Docteur Fauci qui veut vacciner de forcer les Américains et renvoyer les procureurs de George Soros. Il va sauver l’Amérique.
Nikki Haley poursuit ses attaques sur l’âge du capitaine – “Biden is too old” – et de ses officiers – “The Congress is a nursing home” -. Elle veut “Defeat China” et “Restore our economy” sans préciser la signification. « Les politiciens d’hier ne peuvent résoudre les problèmes d’aujourd’hui » affirme-t-elle, tentant de faire oublier un peu vite qu’elle n’est pas un perdreau de l’année : elle a été représentante de la Caroline du Sud pendant six ans, puis gouverneure du même Etat pendant six ans et ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations Unies dans l’administration Trump. Faisons table rase du passé !
Quant à Vivek Ramaswamy, il continue ses attaques contre le “Deep State”. Il réaffirme fermer le FBI avec une approche qui se veut pragmatique. Le FBI emploie 35 842 fonctionnaires dont 56 % de personnels administratifs et 44 % agents. Son approche est simple : virer les premiers et réaffecter les seconds. Il feint de faire croire que les seconds pourraient fonctionner sans les premiers.
Et Chris Christie continue sa croisade anti-Trump comme s’il souhaitait se laver de son péché originel : avoir soutenu Donald Trump en 2016 dont il reconnaît que c’était une erreur. Il sait qu’il n’a aucune chance mais sa mission est tout autre : convaincre un maximum d’Américains que Donald Trump est un danger pour l’Amérique. Le problème est que Chris Christie a soutenu Donald Trump en 2020 et il l’a même préparé pour les débats contre Joe Biden
Raisonnement circulaire
De son côté, Donald Trump continue son travail de sape des institutions. Il avait prévenu avant novembre 2020 que les élections seraient frauduleuses. Et comme il les a perdues, il a pu affirmer qu’elles avaient bien été truquées. Argument qu’il fait encore valoir trois ans après les élections.
On se souvient qu’il s’est présenté très tôt comme candidat aux primaires républicaines pour pousser l’argument que toute tentative judiciaire à son endroit serait en fait une attaque contre la démocratie visant à ôter le droit des électeurs de choisir leur candidat.
En février 2020, les sénateurs républicains n’avaient pas voulu vote la destitution de l’ancien président arguant que c’était aux électeurs de choisir. Le chef de la minorité républicaine avait alors déclaré « Nous avons un système de justice pénale dans ce pays. Nous avons des litiges civils. Et les anciens présidents ne sont pas à l’abri d’être tenus responsables par l’un ou l’autre ». Résultats : sept sénateurs républicains seulement avaient franchi le pas et voté l’impeachment ce qui n’avait pas permis d’atteindre les deux tiers de votes nécessaires.
Aujourd’hui, alors qu’il est inculpé pour avoir participé (organisé ?) une insurrection, ses avocats avancent l’idée qu’il ne peut être jugé deux fois pour le même motif et que donc il bénéficie de l’immunité absolue. Pas besoin d’être diplômé de Harvard et spécialiste de droit constitutionnel pour rétorquer que les deux jugements n’ont pas de rapport, le premier est politique alors que le second est juridique. Mais qu’importe !
La Constitution américaine ne met pas l’ancien candidat à l’abri de poursuites pour les actions qu’il a entreprises pendant son mandat. Une cour d’appel fédérale entendra les arguments sur cette question la semaine prochaine mais, comme l’a reconnu la Cour suprême, la Constitution elle-même ne traite pas explicitement de l’existence ou de la portée de l’immunité présidentielle.
Joe Biden a consacré tout son discours près de Valley Forge pour rappeler la signification des événements du 6 janvier 2021 et le danger que pose Donald Trump pour la démocratie : “Whether democracy is still America’s sacred cause is the most urgent question of our time, and it’s what the 2024 election is all about”.
Evidemment Donald Trump a contre-attaqué mais sur le ton et avec les armes qui lui sont familiers : la moquerie bien grasse, les insulte et les injures.
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