Donald Trump a gagné les primaires du Michigan sans surprise avec une marge substantielle mais dans l’indifférence générale. Car l’échéance importante et décisive sera le Super Tuesday du 5 mars. La course aux délégués va s’accélérer fortement. À elle seule, la Californie, réunira plus de délégués en jeu que toutes les élections de janvier et février réunies. Pour faire bonne figure, Nikki Haley a qualifié sa part du vote – 27 % – de « signe d’avertissement clignotant pour Trump en novembre ». Aujourd’hui, c’est un signe avant-coureur pour sa candidature maintenant. Nikki Haley est en état de survie politique aujourd’hui. Comment va-t-elle se retirer ? Et va-t-elle apporter son soutien à Donald Trump comme l’on fait Ron DeSantis et Vivek Ramaswamy avant elle.
Avant le Super Tuesday, Donald Trump a gagné trois échéances – convention du Michigan, caucus du Missouri et de l’Idaho – Donald Trump a gagné 122 délégués alors que Nikki Haley a son compteur bloqué à 24.
Après le Michigan, État du Blue Wall qui avait fait tomber Hillary Clinton en 2016, et ces trois échéances peu médiatisés, les yeux sont rivés sur le Super Tuesday du mardi 5 mars. Cette échéance pourrait être la dernière occasion pour Nikki Haley de défendre ses chances.
Dans la compétition républicaine, 874 des 2 429 délégués seront en jeu. Quinze États et un territoire américain – l’Alabama (50), l’Alaska (29), les Samoa américaines (9) Arkansas (40), la Californie (169), le Colorado (37), le Maine (20), le Massachusetts (40), le Minnesota (39), la Caroline du Nord (74), l’Oklahoma (43), le Tennessee (58), le Texas (161), l’Utah (40), le Vermont (17) et la Virginie – organisent des primaires où plus d’un tiers des délégués républicains seront affectés à la Convention nationale républicaine de juillet à Milwaukee.
1 215 délégués sont nécessaires pour remporter la nomination à la Convention nationale républicaine en juillet. A ce jour, Donald Trump a engrangé 122 délégués. Même s’il remportait la totalité des délégués du Super Tuesday, il n’aura pas encore gagné le nombre nécessaire pour la nomination. Toutefois, L’avance considérable obtenu et les prévisions sur les scrutins à venir rendront la tâche difficile pour Nikki Haley. D’autant que ses sponsors se poseront de plus en plus de questions. Les Koch Brothers ont déjà décidé de fermer la pompe.
La principale question mardi soir sera donc pour Nikki Haley de décider quoi faire après son retrait. Une décision qui se pose trois niveaux : personnel, à celui du parti et à celui du pays. Le magazine Politico examine la question en détail (The big question for Nikki Haley is what to do about Trump after she drops out).
A titre personnel, elle peut décider de se retirer (provisoirement, le temps que le GOP se libère de la tutelle de l’emprise MAGA) pour se consacrer à sa famille, en particulier à ses parents (respectivement 87 et 84 ans) qui habitent sous son toit. Elle n’a plus de fonction officielle mais elle peut décider d’intégrer des conseils d’administrations d’entreprises ou d’organisations à but non lucratif, accepter des postes de responsabilités dans des universités, donner des discours grassement payés. Mais c’est un peu se mettre en attente de la république alors que souvent la république ne vous attend pas. C’est donc un point d’interrogation sur son avenir politique.
Concernant le parti républicain, elle a le choix entre soutenir officiellement Donald Trump ou non. La première solution est difficile à envisager après les critiques formulées depuis quelques semaines. A supposer qu’elle le fasse, on aura de sérieux doutes sur sa sincérité. La seconde lui ferme définitivement la porte du parti républicain désormais à la botte de Trump. Dans les deux cas, Donald Trump lui fera payer toutes les gentillesses dites ces derniers temps. Déclarations d’autant plus surprenantes qu’elle n’a jamais caché avoir voté pour l’ex-président en 2016 et 2020 et qu’elle avait déclaré lors du premier débat républicain qu’elle voterait pour le candidat qui viendrait en tête, même s’il était condamné par la justice.
A la question de savoir si elle continuera à critiquer le parti républicain MAGA, elle a été obligée de se défausser : “I don’t know, I mean, that’s not something I’ve thought about (…) “I’m thinking about Super Tuesday. All I’m thinking about is where we’re going to go,” Haley said. “I’m not thinking that far ahead.” Si elle garde cette posture critique, il semble probable qu’elle sera reléguée à un statut à la Liz Cheney.
Au niveau national, sa chance de survie politique est la défaite de Donald Trump en novembre prochain. Elle pourrait alors prétendre à être un des leaders qui regénérer le parti républicain. A supposer qu’un avatar de Trump ne surgisse et entende poursuivre et amplifier les orientations de ces dernières années. Car il n’est pas impossible que le Trumpisme survive à Donald Trump.
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