Les primaires n’ont plus d’objet, si elles n’en ont jamais eu. L’élection générale opposant Donald Trump à Joe Biden a donc commencé pour durer jusqu’en novembre. Huit mois qui vont être longs. D’un côté, Joe Biden qui doit mener une campagne en parallèle à l’emploi du temps chargé d’un président mais avec l’avantage de mieux connaître les dossiers. De l’autre, Un Donald Trump, accaparé par un agenda judiciaire long comme un jour sans pain et qui ressasse les mêmes idées meeting après meeting.
Les déclarations de l’un et de l’autre sur cette quasi-nomination ne surprendront personne.
“Despite the challenges we faced when I took office, we’re in the middle of a comeback: wages are rising faster than inflation, jobs are coming back, consumer confidence has soared,” Biden said. “Amid this progress, we face a sobering reality: Freedom and democracy are at risk here at home in a way they have not been since the Civil War. Donald Trump is running a campaign of resentment, revenge, and retribution that threatens the very idea of America.”
“It is my great honor to be representing the Republican Party as its Presidential Nominee. Our Party is UNITED and STRONG, and fully understands that we are running against the Worst, Most Incompetent, Corrupt, and Destructive President in the History of the United States.” Trump said, citing border security, high interest rates and inflation — and without proof, that the U.S. was “a Third World Nation, which uses the Injustice System to go after his political opponent, ME!”
Apparemment, le fait que Joe Biden ait interpelé Donald Trump par « mon prédécesseur » lors de son discours sur l’Etat de l’Union a énervé la chaine Fox News. Et aussi qu’il démontre une énergie inhabituelle, à tel point que Sean Hannity a laissé entendre qu’il aurait peut-être pris plus que du café (hypercaffeineted Joe). Est-ce que Joe Biden pourra tenir la distance au niveau de vigueur qu’il a impulsé pendant ce discours ? Pour l’heure, ce discours a été une réussite et a marqué les esprits y compris de ses opposants. Une étape importante puisque 32 millions d’Américains ont regardé cette performance et pourront en garder une impression positive. Même si les commentateurs MAGA ont adopté la posture pavlovienne de critiquer en bloc le discours.
Brooks and Capehart on Biden’s State of the Union and what’s next in the 2024 race
Réaction de RFK Jr
Réaction de Newt Gingrich
Hannity: Biden just laid out his ‘radical wishlist’ for America
Réaction de Fox News
La campagne générale est donc lancée, elle sera saignante et les coups côté GOP seront souvent en dessous de la ceinture. Pour preuve, le discours prononcé en Géorgie dans lequel Donald Trump se moque du bégaiement de son adversaire. Une attaque qu’un sale gosse pas encore éduqué par ses parents peut lancer dans la cour de récréation du primaire.
L’audition du procureur Robert Hur dans l’affaire des documents confidentiels emmenés par Joe Biden n’aura pas les effets escomptés puisque le dossier est vide. La première phrase du rapport s’énonce comme suit : “We conclude that no criminal charges are warranted in this matter”. Et pourtant le rapport totalise près de 400 pages. Les républicains espèrent néanmoins capitaliser sur la petite phrase, totalement gratuite, que le procureur a glissé subrepticement dans son rapport qualifiant le président de “well meaning, elderly man with a poor memory”. La série de questions posées par le député Ted Lieu, représentant de Californie, montrait clairement la différence entre les deux cas, celui de Donald Trump et celui de Joe Biden.
Il n’y a pas besoin de chercher longtemps pour trouver des auditions où Donald Trump ne se souvient de rien même pas de l’année de son mariage avec l’une de ses épouses. Et pourtant, Robert Hur a déclaré dans ses propos introductifs devant la commission de la chambre des représentants que : “My assessment in the report about the relevance of the president’s memory was necessary and accurate and fair (…) Most importantly, what I wrote is what I believe the evidence shows, and what I expect jurors would perceive and believe.”
Ci-dessous deux publicités qui montrent assez clairement la différence entre les deux candidats. L’une, sous forme de minisuperproduction, qui présente Donald Trump dont la mission semble guidée par Dieu dans un combat entre eux et nous, entre le bien et le mal : “We are great men” répète la publicité.
L’autre, qui choisit de mettre en évidence les thèmes sur lesquels les démocrates entendent défendre leurs valeurs. La différence est tout aussi marquante dans les deux discours suivants.
On pense toujours que Donald Trump a atteint le plus « haut niveau de bassesse » et pourtant il arrive toujours toujours à se surpasser. Ce qui confirme l’idée qu’il gagne ou non, ça va mal se passer : “if I don’t get elected, it’s going to be a blood bath … for the country (…) I don’t think you’re going to have another election, or certainly not an election that’s meaningful.” Il continue sa charge sur les migrants en affirmant que de nombreux pays libéraient des prisonniers pour les envoyer aux Etats-Unis : “I don’t know if you call them ‘people,’ in some cases (…) They’re not people, in my opinion” les qualifiant d“animals.” Et il continue sa rhétorique du “what if” selon laquelle s’il était à la Maison Blanche, il n’y aurait pas eu de guerre en Ukraine, entre Israël et le Hamas et pas d’inflation non plus.
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