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PRÉSIDENTIELLES 2024>S-21 Joe Biden préside, Donald Trump trépigne

L’immigration est un des thèmes de campagne que vont actionner les républicains, car ils sentent qu’ils ont un avantage sur ce sujet par rapport aux démocrates. Avec le slogan simpliste « open border ». Pour les plus radicaux, l’administration Biden va même jusqu’à encourager l’immigration pour obtenir un avantage dans les urnes en se fondant sur l’idée que les migrants seront à terme des électeurs démocrates.

Les républicains ont d’abord essayé de lancer une procédure d’impeachment contre Alejandro Mayorkas, Secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis. Une initiative qui a fait pschitt.

Ils ont ensuite « tué » un projet de loi bipartisan sur lequel avaient travaillé trois sénateurs : Chris Murphy (D-Conn.), James Lankford (R-Okla.) et Kyrsten Sinema (I-Ariz.). Le projet Emergency National Security Supplemental Appropriations Act (la loi sur l’immigration mort-née) représentait une enveloppe globale de 118 milliards de dollars dont 60 pour l’Ukraine et 20 pour l’immigration. Le volet sur l’immigration était considéré comme très strict, mais il n’a trouvé grâce aux yeux de républicains. La raison est simple : leur chef leur a dit de ne pas la voter. Quel que soit le contenu de la loi, il ne fallait surtout donner un avantage aux démocrates aux élections de novembre.

Sen. James Lankford makes case for border bill, bipartisanship in floor speech

Le 4 juin, Joe Biden a publié un décret annonçant de nouvelles mesures visant à restreindre l’éligibilité à l’asile pour les personnes appréhendées alors qu’elles tentaient d’entrer illégalement aux États-Unis par la frontière sud. Le site factcheck.org présente le projet (Q&A on Biden’s Border Order) et son impact sous forme de questions / réponses.

L’article rappelle que les arrestations de ceux qui traversent illégalement ont considérablement augmenté depuis que Joe Biden est à la Maison-Blanche. Derrière cette augmentation se cache un pic de migrants demandant l’asile. Les statistiques globales indiquent près de 89 000 demandes d’asile aux États-Unis au cours de l’exercice 2021 ; au cours de l’exercice 2023, le chiffre était de près de 479 000.

Moins de 15 % des demandeurs d’asile l’ont finalement obtenu au cours des exercices 2022 et 2023, selon les statistiques du ministère de la Justice. Mais toutes les demandes ont créé un arriéré croissant de dossiers, qui peuvent prendre plusieurs années pour arriver au tribunal.

Le décret de Biden  vise à réduire le flux de personnes tentant de traverser illégalement la frontière en suspendant l’entrée de certains migrants et en les orientant vers un moyen d’entrée légal (les fameux Ports of Entry).

Le décret, comme l’explique le département de la Sécurité intérieure (DHS) dans une fiche d’information du 4 juin, « restreint généralement l’éligibilité à l’asile » lorsque le nombre de personnes appréhendées traversant illégalement la frontière sud atteint une moyenne quotidienne de 2 500 rencontres ou plus pendant sept jours consécutifs. Pour le contexte, les arrestations étaient en moyenne de près de 4 300 par jour en avril, selon les données les plus récentes des douanes et de la protection des frontières des États-Unis.

Le DHS précise ceux qui sont exemptés de la politique : les résidents permanents légaux, les enfants non accompagnés, les victimes d’une « forme grave de trafic », les « non-citoyens avec un visa valide ou une autre autorisation légale d’entrer aux États-Unis » et les non-citoyens qui entrent aux États-Unis à un point d’entrée légal en utilisant un processus approuvé par le DHS, comme CBP One – une application qui a commencé en janvier 2023 à accepter des rendez-vous pour un nombre limité de migrants qui sont en Mexique et veulent demander l’asile ou une libération conditionnelle.

Il existe également une exemption plus large pour les personnes qui « expriment une crainte de retour dans leur pays ou leur pays d’expulsion, une crainte de persécution ou de torture, ou une intention de demander l’asile » si elles « établissent une probabilité raisonnable de persécution ou de torture dans le pays d’expulsion ».

Actuellement, les agents de la patrouille frontalière demandent aux personnes appréhendées à la frontière si elles craignent de retourner dans leur pays d’origine et veulent demander l’asile,  nous a dit Colleen Putzel-Kavanaugh, analyste politique associée au programme de politique d’immigration des États-Unis du Migration Policy Institute, lors d’un entretien téléphonique. Mais le CBP ne posera pas de telles questions et les personnes appréhendées doivent déclarer qu’elles souhaitent demander l’asile avant d’être référées à un agent d’asile, a-t-elle déclaré. C’est ce qu’on appelle le « test du cri », a-t-elle ajouté.

Ceux qui sont expulsés lorsque cette nouvelle politique sera en vigueur seront interdits d’entrée aux États-Unis pendant cinq ans et pourront faire l’objet de poursuites pénales. Les restrictions seront levées 14 jours civils après que la moyenne quotidienne de personnes appréhendées traversant illégalement la frontière soit tombée à 1 500 rencontres ou moins pendant sept jours consécutifs. La moyenne mensuelle quotidienne n’a pas été aussi basse depuis juillet 2020.

En présentant le décret, Joe Biden a cité la nécessité de « s’attaquer aux niveaux historiques de migration et de traiter plus efficacement les migrants arrivant à la frontière sud compte tenu des niveaux de ressources actuels ». Il a appelé le Congrès à ne pas adopter de législation sur l’immigration, y compris un accord bipartite du Sénat qui a été dévoilé en février, mais n‘a pas progressé.

La réaction des républicains et des démocrates

Trop tard, trop peu pour les premiers, trop pour les seconds dans une sorte de réflexe pavlovien. Les républicains en ont évidemment profité pour dire que c’était là une mesure politicienne dans l’optique des élections, tout comme la baisse des taux d’intérêt, l’augmentation des taxes sur les voitures électriques chinoises et toute autre mesure.

‘It Is Insulting, It Is Cheap’: Kennedy Does Not Mince Words About Biden’s Border Executive Order

Plusieurs républicains, dont Donald Trump, ont déclaré que la proclamation de Biden n’en faisait pas assez. Sur son réseau social, Trump a publié un post, qui semble avoir été laissé de côté par sa critique du plan d’immigration du Sénat, affirmant à tort que l’action de Joe Biden « permet au moins 5 000 entrées illégales par jour ». Ce n’est pas le cas, pas plus que la législation du Sénat.

Dans une vidéo, également publiée sur les réseaux sociaux, Trump a déclaré que le décret de Biden était « faible » et a affirmé : « Tout ce qu’il avait à faire était de dire : ‘Fermez la frontière’. C’est le pouvoir de la présidence.”

De leur côté, les démocrates étaient divisés sur le plan du président. Le représentant Pete Aguilar, président du caucus démocrate de la Chambre, a déclaré que Joe Biden devrait « sécuriser notre frontière tout en ouvrant davantage de voies légales » et a exprimé son inquiétude quant au fait que la proclamation « n’est que le côté de la stratégie qui ne concerne que l’application de la loi ».

La représentante Pramila Jayapal, présidente du caucus progressiste du Congrès, a été encore plus critique à l’égard de l’ordre, déclarant dans un communiqué qu’il était « extrêmement décevant » et qu’il s’agissait d’un « pas dangereux dans la mauvaise direction ».

La proposition de Biden a reçu un accueil plus chaleureux de la part des membres de la Chambre des représentants de la coalition « néo-démocrate », qui ont publié une déclaration commune disant qu’ils étaient « encouragés » par le décret, qu’ils ont qualifié d’«action de bon sens pour rétablir l’ordre à la frontière sud ».

Pendant ce temps, le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer,  a déclaré que « la législation aurait été la voie la plus efficace », mais a ajouté que Biden n’avait « pas d’autre choix que d’agir seul » en raison de l’inaction républicaine.

Côté républicain, Donald Trump n’en finit pas de fulminer sur sa condamnation. Elle a beau venir d’un juge corrompu, d’un procureur marxiste, d’un jury manipulé, elle est bien là. Mais si elle a permis, dans un premier temps, de récolter d’importante contribution financière, l’effet à long terme, notamment sur les électeurs indépendants et ceux qui hésitent encore, n’est pas encore connu. Et l’on sait bien que quelques milliers de voix dans les États clés feront la différence.

Trump holds first campaign rally since criminal conviction

Trump and his allies ratcheting up calls for revenge

Trump, allies calling for revenge against Democrats over felony conviction

Trump vows revenge against enemies, while President Biden faithfully executes laws of our nation

Concernant l’échéance de novembre, c’est toujours l’incertitude concernant le choix du candidat à la vice-présidence. Selon Axios, la dernière liste des candidats potentiels est réduite à huit. Depuis des semaines, les personnes concernées rivalisent en soutien du candidat quelles que soient les circonstances – la condamnation dans le procès de New York en a été une belle illustration – et en obséquiosité (comme l’avait été Mike Pence en son temps). Tim Scott qui est peut-être le plus zélé dans cet exercice a même été jusqu’à déclarer dans un meeting “I just love you”. “That’s why you are a great politician”, lui a répondu Donald Trump. Imagine-t-on trente secondes Bruno Lemaire ou Gerald Darmanin faire une telle déclaration à Emmanuel Macron dans un rassemblement public ?

Dans cette liste, seul Ben Carson a déjà travaillé dans l’équipe Trump lors de son mandat (comme l’avait été de 2016 en étant ministre du Logement. Les autres sont sénateurs, représentants ou gouverneurs. L’annonce du candidat devrait être faite d’ici la fin du mois.

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