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PRÉSIDENTIELLES 2024>S-15 D’une Convention à l’autre

La Convention du parti républicain s’est terminée sur un triomphe de Donald Trump, tout auréolé de la tentative d’assassinat dont il a fait l’objet. Curieusement, cet événement qui ne change rien sur le fond, change tout dans la chorégraphie de la campagne et transforme Donald Trump en quasi-martyr et en héros. Du coup, même ceux qui restaient encore des ex-opposants de primaire tels Nikki Haley et Ron DeSantis, se sont ralliés au mouvement MAGA qui a complètement transformé le parti républicain que même Ronald Reagan ne reconnaîtrait plus. Il est à remarquer que les anciens ténors du parti républicain traditionnel – à commencer par les anciens présidents et vice-présidents – et les membres du cabinet du premier mandat de Donald Trump à de très rares exceptions près – n’étaient pas là pour la transmission du bâton.

Le nouveau ticket républicain – Donald Trump et J.D. Vance – est très différent du précédent – Donald Trump et Mike Pence. La loyauté de J.D. Vance à Donald Trump est totale, n’a-t-il pas déclaré qu’il aurait fait ce qu’il fallait le 6 janvier 2021 pour détourner le cours des élections. Et sur le plan idéologique, il emmènera le parti républicain vers des horizons encore plus conservateurs.

D’ailleurs, le discours du candidat VP faisait écho à celui de son nouveau patron reprenant les mêmes thèmes : immigration, délocalisation, désindustrialisation, inflation… Il en a profité pour se présenter à l’Amérique qui n’avait lu son livre HillBelly Eligy ou vu l’adaptation au cinéma Une ode américaine et rappelé sa loyauté à celui qu’il avait détesté : “We need President Donald J. Trump”.

Pour sa part, Donald Trump avait promis de faire un discours unificateur et pacificateur, ce qu’il fit pendant quelques minutes ne manquant pas une occasion du propos hyperbolique : « Four months from now, we will have an incredible victory, and we will begin the four greatest years in the history of our country ». Avec des formules que pourrait prononcer n’importe quel candidat acceptant la nomination de son parti : “The discord and division in our society must be healed. We must heal it quickly. As Americans, we are bound together by a single fate and a shared destiny. We rise together. Or we fall apart”.

Mais chassez le naturel, il revient au galop dit-on couramment. Ou “litstick on a pig” comme disent les Anglais. Dans un discours-fleuve de 90 minutes – le plus long depuis très longtemps – Donald Trump a montré qu’il n’avait changé en rien reprenant ses thèmes de prédilection – notamment l’immigration – de manière extrêmement polarisante et provocatrice et sa description apocalyptique de l’Amérique qu’il avait déjà donnée lors de discours d’investiture de 2016 (The American Carnage). Et aussi l’idée que les élections de 2020 ont été frauduleuses.

Comme l’écrit Heather Cox Richardson dans sa lettre aux Américains : “He went on to recite his usual litany of lies: that Democrats cheated in the 2020 presidential election (they did not), that crime is going up (it’s plummeting), that inflation is the worst we’ve ever had (it’s around 3%; the worst was around 23%), that Democrats want to quadruple people’s taxes”. Bref, comme un disque rayé, il répète, ressasse et recycle les mêmes idées sans prendre la peine de les réactualiser.

Quelques extraits
It’s a massive invasion at our southern border that has spread misery, crime, poverty, disease, and destruction to communities all across our land. Nobody’s ever seen anything like it.
I will end the devastating inflation crisis immediately, bring down interest rates and lower the cost of energy.
I will end every single international crisis that the current administration has created, including the horrible war with Russia and Ukraine, which would have never happened if I was president. And the war caused by the attack on Israel, which would never have happened if I was president.
And I say it often. If you took the 10 worst presidents in the history of the United States. Think of it. The 10 worst. Added them up, they will not have done the damage that Biden has done.
They’re coming from prisons. They’re coming from jails. They’re coming from mental institutions and insane asylums. I, you know the press is always on because I say this. Has anyone seen “The Silence of the Lambs”? The late, great Hannibal Lecter.
Meanwhile, our crime rate is going up, while crime statistics all over the world are going down.
Under President Bush, Russia invaded Georgia. Under President Obama, Russia took Crimea. Under the current administration, Russia is after all of Ukraine. Under President Trump, Russia took nothing.
America’s future will be bigger, better, bolder, brighter, happier, stronger, freer, greater and more united than ever before.

En allant même jusqu’à prendre à son compte (beaucoup d’élus républicains ont fait de même alors qu’ils ont voté contre), une initiative qui n’est que la déclinaison du programme d’infrastructure de Joe Biden : “And by the way, Wisconsin, we are spending over $250 million here, creating jobs and other economic … development all over the place. So I hope you will remember this in November and give us your vote”.

Ce discours semblait redonner de l’énergie aux démocrates qui avaient oublié un peu trop vite qu’ils étaient face à un mur de problèmes.

Discours de J.D. Vance

Former President Trump FULL SPEECH at the 2024 RNC

Transcript of J.D. Vance’s Convention Speech

Transcript of Donald J. Trump’s Convention Speech

Du côté de Joe Biden, la question du maintien de sa candidature est de plus en plus présente et les médias rivalisent d’information sur le sujet. Dernier en date, le New York Times a publié un article (People Close to Biden Say He Appears to Accept He May Have to Leave the Race) selon lequel Joe Biden ne serait plus totalement fermé à l’idée de laisser la place. Rappelons que le quotidien new-yorkais n’est peut-être pas totalement neutre sur le sujet puisqu’il avait publié un éditorial à la fin juin dans lequel il intimait le président de retirer sa candidature (To Serve His Country, President Biden Should Leave the Race). Le fait que Joe Biden ait contracté le Covid peut jouer un rôle dans la décision en créant une sorte d’état de lassitude propice à l’abandon. La liste des élus qui annoncent publiquement que Joe Biden doit se retirer s’allonge chaque jour. Les derniers à se manifester sont le représentant Jamie Raskin et le sénateur Jon Tester.

Le premier s’est fendu d’une lettre de quatre pages au président (Jamie Raskin’s letter) qui se veut extrêmement diplomatique. Elle commence par : “I write as your admirer, your supporter and your fellow politician. I write also as your friend who has treasured your compassion and wisdom…” et continue : “Your presidency will always be known as one of the finest in American history”. Pour ensuite aborder la question qui fâche : “No one envies the choice you must make now, Mr. President, but remember this as the great politician you are and have always been. The hard questions that have been raised about your mental and physical stamina . . . are not just medical and scientific questions now. They are also political questions because both political leaders and tens of millions of voting citizens have formed judgments based on the events of the last few weeks. The judgment you must make in turn, therefore, is not only a private medical judgment about how you feel but a public political one about how others feel because, in the end, the people will decide the fate of this election and of our democracy itself”. Jamie Raskin utilise ensuite l’exemple d’un grand joueur de base-ball, Pedro Martinez, qui s’est entêté et a fini par faire perdre son équipe, les Red Sox, face à son adversaire historique, les Yankees.

Le second est le deuxième sénateur à demander à Joe Biden de se retirer expliquant à un journal local du Montana : “While I appreciate his commitment to public service and our country, I believe President Biden should not seek re-election.”

On ne voit pas trop comment Joe Biden pourra faire fi de ce cortège de doléances d’autant que les donateurs se font aussi de plus en plus précautionneux.

Si l’on en croit le dernier sondage du Pew Research Center (les Américains ne sont pas enthousiastes à cette confrontation entre deux octogénaires et apprécient assez peu cette campagne (Amid Doubts About Biden’s Mental Sharpness, Trump Leads Presidential Race). Six Américains sur dix qualifient Donald Trump et Joe Biden d’“embarassing”. Un quart des électeurs (24 %) disent que l’expression « mentally sharp » décrit très ou assez bien Biden ; plus de deux fois plus (58 %) décrivent Trump comme mentally sharp. Une différence assez surprenante, car si Donald Trump parle sans difficulté, le contenu de son discours est loin d’être pertinent, voire intelligible.  

Dix faits sur les républicains
– Republican voters are overwhelmingly White, though less so than in the past.
– Republican voters are older than voters overall.
– Around eight-in-ten Republican voters (81%) identify with a Christian
denomination, compared with 67% of all registered voters.
– The vast majority of Republican voters plan to vote for Donald Trump.
– Large majorities of Republican voters are confident that Trump can make good decisions on key policies, but many have reservations about his personal conduct.
– Most Republicans say the stakes of the 2024 presidential election are high.
– Republicans overwhelmingly see illegal immigration as one of the top problems facing the country.
– Republicans are very negative about the state of the U.S. economy
– Republicans are more divided over abortion than Democrats are.
– Republican hostility toward Democrats has increased significantly in recent
decades.
(Source : 10 facts about Republicans in the U.S.)

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