Il y a au moins une chose que Donald Trump a réussi : saturer l’espace médiatique. Ce qui est de nature à satisfaire son ego. Mais à quel prix et pour quels motifs ?
« Je pourrais tuer quelqu’un sur la 5e avenue et personne ne m’en tiendrait rigueur » avait-il clamer lors d’un meeting dans l’Iowa pendant la campagne électorale. Dans une Amérique largement divisée, Donald Trump suscitait deux sentiments contradictoires : d’un côté, un soutien inconditionnel de la part d’Américains constituant sa base le perçoivent en « businessman » accompli capable d’appliquer ses méthodes pour faire réussir l’Amérique, de l’autre, un rejet systématique d’une autre moitié le percevant comme un narcissisme impénitent inapte à défendre une cause qui dépasse ses propres intérêts.
Après 4 mois de présidence, malgré les scandales, affaires, faux pas, cette situation ne semble pas changer. Ses soutiens le soutiennent sans hésitation et ses détracteurs le vilipendent sans limites. Lui donnant sans doute plus crédit ou de blâmes sur ces résultats qu’il n’en mérite.
Tant qu’il aura le soutien de sa base, les républicains du Congrès ne semblent pas prêts à braver la volonté du président. Pas trop du moins. Il a fallu aux représentants à s’y prendre à deux fois pour voter l’ACHA. Mais il semblerait que les rebondissements quotidiens de ce qu’on peut désormais appeler l’affaire russe ou le « russogate » finissent par affecter le moral de l’univers trumpien.
Selon un sondage Reuters/IPSOS publié vendredi le taux d’approbation des républicains sur le travail accompli par Donald Trump (Job approval rating) est tombé à 75 %. Jusqu’ici Donald Trump est convaincu qu’il défend l’intérêt des Américains – ceux qui ont voté pour lui – contre les special interests : « The people understand what I am doing and that’s the most important thing ».
Bref, Donald Trump évolue dans un espace à deux dimensions : judiciaire et politique. La première lui échappe totalement sous fond d’affaire russe. La seconde au contraire semble se ralentir comme figée par la première.