C’est en 1973, à la suite de l’arrêt Roe vs Wade promulgué par la Cour Suprême que l’avortement devenait légal. Une femme acquérait le droit d’avorter sans condition dans les 3 premiers mois de la grossesse (En France, la loi Veil a été votée en 1975).
Depuis cette date, cette question de l’avortement a occupé une place centrale dans la société américaine et mobilisé deux fractions de la population farouchement opposées et très actives : les Pro-choice d’un côté qui considèrent que les femmes ont le droit de choisir de mener à terme leur grossesse et les Pro-life qui pensent que le fœtus est un être humain à part entière et que donc l’interruption de grossesse est tout simplement un crime.
Cette position aboutit parfois à des cas extrême ? Il suffit de se souvenir du cas très récent de ce médecin brésilien qui a été excommunié pour avoir procédé à un avortement à une jeune brésilienne de 9 ans enceinte de jumeaux après avoir été violée par son beau-père. De facto, le viol était donc jugé moins grave que l’avortement par l’église brésilienne puisque le beau-père n’a été reçu aucune sanction.
Pour la première depuis que l’institut Gallup effectue des sondages sur cette question en 1995, une majorité d’américains se déclarent dans le camp des Pro-life. Cette situation est intervenue au terme d’un retournement de tendance plutôt brutale. En un an, les Pro-life sont passés de 44 à 51% tandis que dans le même temps les Pro-choice passaient eux de 50 à 42%. Par comparaison, les Pro-choice étaient 56% en 1995 alors que leurs opposants n’étaient que 33%.
En allant un peu plus loin, la situation n’est peut-être pas aussi marquée que ces derniers le laissent paraître. 53 % des Américains considèrent que l’avortement ne doit être légal que sous certaines conditions, une proportion assez comparable à ce qu’elle était en 1975. A l’inverse, ceux qui pensent que l’avortement est illégal en toutes circonstances (incluant le cas particulier de la jeune brésilienne) est de 22%, ils étaient 21% en 1975.
Cette question divise assez nettement les partis politiques. A 70%, les républicains sont Pro-choice alors que les démocrates sont à 61 % Pro-choice.