Aller au contenu Skip to footer

Pendant les travaux de Joe, la subversion continue

Les Américains n’ont peut-être pas de mémoire, mais Donald Trump est là pour la réactiver et se rappeler à leur bon souvenir.

Dans un accès de lucidité et de vérité, Mike Rounds, sénateur républicain du Dakota du Sud, a osé déclarer dimanche dernier sur la chaîne ABC que les élections de 2020 s’étaient déroulées normalement (fair) et que « We simply did not win this election » (le « We » représentant les républicains)

Que n’avait-il pas dit ? La réaction de Donald Trump a été quasi instantanée dans une déclaration écrite sur son site donaldtrump.com :

« Senator” Mike Rounds of the Great State of South Dakota just went woke on the Fraudulent Presidential Election of 2020. He made a statement this weekend on ABC Fake News, that despite massive evidence to the contrary, including much of it pouring in from Wisconsin, Georgia, Arizona, Michigan, Pennsylvania, and other states, he found the election to be ok—just fine. Is he crazy or just stupid? The numbers are conclusive, and the fraudulent and irregular votes are massive. The only reason he did this is because he got my endorsement and easily won his state in 2020, so now he thinks he has time, and those are the only ones, the weak, who will break away. Even though his election will not be coming up for 5 years, I will never endorse this jerk again.
It’s RINOs like this that are allowing the Democrats to destroy our Nation! 
(…)
The Radical Left Democrats and RINOS, like “Senator” Mike Rounds, do not make it easy for our Country to succeed. He is a weak and ineffective leader, and I hereby firmly pledge that he will never receive my Endorsement again! »

 Dans une interview avec un journaliste de la radio NPR, il a même raccroché ne supportant pas l’idée qu’on puisse mettre en cause le fait que les élections avaient été volées.

Donald Trump conçoit son soutien comme une sorte de droit de vie ou de mort politique de ceux qu’il vise. Et il voit loin puisque les prochaines élections pour le sénateur Rounds sont en 2026. À la suite de quoi, le représentant a publié une nouvelle déclaration indiquant qu’il maintenait ses propos.

Le magazine The Hil montre comment les dix représentants républicains qui ont osé voter pour la mise en accusation de Donald Trump lors du deuxième impeachment sont devenus des parias dans leur propre parti (The fates of the 10 House Republicans who voted to impeach Trump) : « (…) A year later, those Republicans are finding themselves ostracized – and even facing death threats – for being out of step with a party that continues to embrace Trump ».

Peu d’élus s’aventurent à s’opposer à Donald Trump, surtout s’ils doivent face à des élections en 2022. La sénatrice Lisa Murkowski qui a toujours gardé ses distances avec Donald Trump s’y est hasardée récemment à mettre en cause le narratif qu’essaie d’imprimer son propre parti : « les faits ne changent, le narratif, c’est ce que vous pouvez contrôler ».

Détruire ceux qui ne le suivent pas dans le Big Lie se complète par féliciter ceux qui le soutiennent et qui propagent les théories complotistes les plus fantaisistes. Comme celle selon laquelle, ce serait le FBI qui aurait poussé au crime le 6 janvier et est « très tendance ». La vidéo de la conférence de presse de Matt Gaetz, représentant de la Floride et Marjorie Taylor Green, représentante de la Géorgie, serait assez distrayante si le sujet n’était pas aussi grave. On pourrait penser que les deux compères jouent dans une comédie d’Ernst Lubitsch ou des Monty Python. Mais il s’agit d’une insurrection, voire un coup d’état, dont il est question.

Congratulations to Darren Beattie and Revolver News who have exposed so much of the Fake News’ false narrative about January 6th. Because of Darren’s work, and others, Americans aren’t buying into the Unselect Committee’s attempts to smear 75 million (plus!) Americans. The newly minted term “Fedsurrection,” was even trending!

D’ailleurs le Big Lie s’est multiplié par deux. Le premier concerne la fraude aux élections de 2020, le second est que l’assaut du Capitole du 6 janvier est en fait une visite pacifique de pacifiques Américains.

La commission du 6 janvier de la Chambre des représentants qui enquête depuis un an n’a pas encore révélé tous ses secrets même si plusieurs documents accablants ont déjà été produits. Mais jusqu’ici, Donald Trump et ses associés continuent leurs opérations de destruction, de manipulation et de préparation du Big One, après le Big Lie, qui pourrait être mis en œuvre pour gagner les prochaines élections de 2024, quoi qu’il arrive, en cas de victoire comme en cas de défaite. Sur ce sujet, l’article de Maya Kandel publié par l’institut Montaigne – qui n’est pas une organisation de gauchistes – est très instructif et inquiétant (L’emprise de Trump et du trumpisme sur les Etats-Unis). On peut y lire notamment : « Trump et son clan ont la main sur les finances du parti, les appareils locaux ainsi que sur une majorité des institutions dans les États, et donc sur le contrôle des élections ». La démocratie américaine est-elle en train de se transforme en démocrature ?

En attendant les résultats de cette commission, d’autres initiatives sont en cours, celle du ministère de la Justice et aussi des actions séparées de juges. C’est ainsi que Amit Mehta, Juge de District a organisé une audition à Washington D.C. pour déterminer si trois procès au civil contre Donald Trump, Rudy Giuliani, Donald Trump Jr, Mo Brooks (R-AL) et d’autres peuvent légalement se tenir. La question posée dans ces initiatives judiciaires est la même que celle étudiée par la commission du 6 janvier : le président a-t-il commis un crime en incitant l’insurrection du 6 janvier ou en soutenant les émeutiers dont l’objectif était d’arrêter le processus de certification. Rappelons que Donald Trump n’a rien fait pour arrêter l’assaut contre le Capitole et qu’il a attendu plus de 3 heures pour diffuser un message vidéo.

Alors que les avocats de Donald Trump affirment que leur client ne peut pas être inquiéter pour ne pas avoir fait quelque chose – ici, arrêter une insurrection -, le juge a rétorqué que ce long silence constituait un acquiescement implicite (selon la formule bien connue qui ne dit mot consent). « Si les paroles engendrent la violence, n’est-il pas raisonnable tout simplement de dire stop ».

La suite de l’échange entre le juge et l’avocat est encore plus instructif. Ce dernier argue que Donald Trump est totalement immune à une quelconque conséquence juridique pour ce qu’il peut dire en tant que président. « Donc selon vous, le président est immune pour inciter un acte de violence et pour ne rien faire pour l’arrêter » en conclut le juge.

Bref, le pire n’est jamais sûr, mais peut-être faut-il s’y préparer.

Leave a comment

Recevez les derniers articles directement dans votre boîte mail !

Un Jour en Amérique © 2024. Tous droits réservés. 
Consentement des cookies