Au-delà de la dimension strictement politique, l’élection de Donald Trump va poser deux séries de problèmes : les affaires juridiques dans lesquelles le président élu est impliqué ou cité et les très nombreux conflits d’intérêt dans lesquels il est placé.
Sur le premier chapitre, Donald Trump vient d’accepter une transaction de 25 M$ dans la class action qui l’oppose aux quelque 5000 plaignants qui s’estiment floués par les fausses promesses de la soi-disant Université Trump. Cela alors que Donald Trump fait vivre la légende selon laquelle il ne conclut jamais d’accord. Si on l’attaque, il contre-attaque, il on le frappe, il frappe plus fort en retour.
Cette affaire qui traine depuis plus 6 ans a donc trouvé un dénouement plus que soudain. Evidemment, il eut été plus qu’embarrassant que, à peine élu, il soit amené à comparaître devant un tribunal. Ses avocats ont dû lui faire comprendre que – non sans mal car Donald Trump n’a aucun surmoi comme le dit Jean-Louis Bourlanges (L’Esprit Public du 20 novembre) – que cela aurait été problématique. Mais cette transaction ne sonne pas la fin des problèmes dans ce chapitre juridique. Il en resterait 74 à dénouer.
L’autre série de problème concerne les conflits d’intérêt. Bizarrement, toutes les règles d’éthique édictées s’appliquent à l’ensemble de l’administration et des politiques mais pas au président. Dans les différentes entrevues politiques, Donald Trump a eu le temps de recevoir des entrepreneurs indiens concernant un contrat en cours. Ses porte-paroles indique qu’il s’agissait juste d’une très rapide réunion pour minimiser l’événement. Ce que les journaux indiens sont loin de confirmer. L’article du The Economic Times montre bien que le contenu de la discussion mélange les affaires liées aux relations entre l’Inde et les Etats-Unis et les affaires personnelles de Donald Trump.
Dans cette affaire immobilière, Donald Trump a licencié son nom – une pratique désormais courante pour l’entrepreneur devenu président – avec une entreprise indienne pour la construction de deux tours jumelles de 75 étages dans la ville de Pune. Les tours seront baptisées Trump Tower Pune. La publicité qui date de 2014 met en scène l’ensemble de la famille Trump – notamment Ivanka – comme faire valoir. Mais le problème est qu’aujourd’hui Donald Trump est président. Dans cette transaction commerciale, le nom Trump est donc une marque commerciale dont le porteur est devenu président des Etats-Unis. Trump président valorisant la marque Trump. Une collusion et un mélange des genres sans précédents.
Mais le pire est peut-être à venir. Donald Trump possède des projets de développements dans de très nombreux pays : Turquie, Emirats Arabes Unis, Angleterre, Canada, Panama, Dubaï, Philippines, Corée du Sud, Uruguay. Comment dans ces conditions ne pas imaginer que le futur président des Etats-Unis puisse un instant penser à prendre des décisions qui pourraient favoriser ses affaires personnelles.
Dans une interview à CNN, Rudy Giulani explique sans sourciller – en fait si – que Donald Trump est déjà tellement riche qu’il n’est pas devenu président pour devenir encore plus riche. Il faut confiance à l’intégrité de Donald Trump, poursuit gentiment l’ex maire de New York.
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