Les élus républicains n’arrêtent de crier au loup en comparant les Etats-Unis à un pays fasciste ou autoritaire. Pour le dire simplement, si l’histoire qui a secoué l’Amérique cette semaine était arrivée en Russie, il est probable que Donald Trump serait en prison. Peut-être aurait-il même subi le sort de certains opposants en étant tout simplement éliminé.
Lundi soir à 18h52, Donald Trump publiait un communiqué dans lequel il informait d’un Raid à son domicile, ce que rien ne l’obligeait à faire : « Democrats broke into the home of the 45th Président of the United States ». En passant, Christopher Wray, l’actuel directeur du FBI, a été nommé par Donald Trump. Il a profité de cette opération du FBI pour lancer une nouvelle campagne de collecte de fonds. Il n’y a pas de petit profit.
Mais l’idée de l’ex-président était simple et habituelle, se présenter comme victime du « deep state » et susciter le soutien du parti républicain. Un réel succès sur ce second point puisque presque tous les élus du GOP n’ont pas ménagé leur effort pour plaire à l’ancien président (Donald Trump revient au centre de l’attention). En marge de leur soutien inconditionnel, beaucoup ont demandé toute la transparence sur cette opération. Oubliant (ou faignant d’oublier que l’intéressé lui-même pouvait tout simplement publier le mandat. Certains ont critiqué l’idée de cette perquisition alors qu’une simple assignation aurait suffi pour récupérer les documents demandés. Pour apprendre peu après qu’un subpoena avait été lancé en juin et que Donald Trump ne s’y était pas conformé.
Face à cet assaut collectif, le ministre de la Justice, fidèle à sa réputation (ce qui lui est parfois reproché) est resté silencieux. Et puis, jeudi soir, Merrick Garland a organisé une brève conférence de presse dans laquelle il informait les Américains qu’il avait personnellement autorisé la publication du mandat de perquisition donnant à Donald Trump (sans citer son nom une seule fois) et à ses avocats jusqu’au vendredi 15 heures pour s’opposer à cette décision. Mettant ainsi l’ex-président dans une position difficile.
Vendredi comme prévu, le mandat a été publié indiquant les documents qui avaient été récupérés dont certains classés TS/SCI (Top Secret / Sensitive Compartmented Information : le plus haut degré de classification) – (Le Washington Post avait indiqué dans la semaine que certaines informations concernant des données sur les armes nucléaires) – certains secrets et confidentiels, d’autres relatifs au président français Macron. On ne sait pas le contenu de ces documents et on ne devrait pas le savoir pour des raisons évidentes de sécurité. Une opportunité pour les élus républicains qui peuvent ainsi contester la gravité de l’action de l’ancien président. « Where is the beef? » peuvent-ils dire en contre-attaquant. Dans le même temps, ils établissent des comparaisons avec des actions antérieures d’Hillary Clinton (les 33 000 emails), Barack Obama et aussi Hunter Biden pour essayer d’atteindre le président Joe Biden.
On peut se demander pourquoi Donald Trump a gagné de tels documents à son domicile et imaginer les pires possibilités (chantage, valorisation financière des informations…).