Même s’il est élu plutôt par son camp, le président des États-Unis doit être le président de tous les Américains. Ce n’est d’ailleurs pas propre aux États-Unis. Obama devait certainement nourrir cette ambition. A de nombreuses reprises, il a d’ailleurs fait appel à un esprit non partisan ou transpartisan aux membres du Congrès pour analyser les problèmes et prendre les décisions.
On a évidemment en mémoire, le discours qu’il avait prononcer lors de l’investiture de John Kerry lors de la convention démocrate l :
« Il n’y a pas une Amérique libérale et une Amérique conservatrice – il y a les États-Unis d’Amérique, avait-il déclaré dans son discours à la convention nationale du parti démocrate en 2004. Il n’y a pas une Amérique noire et une Amérique blanche et une Amérique latino-américaine et une Amérique asiatique ; il y a les États-Unis d’Amérique… Nous formons un seul peuple, nous tous prêtant allégeance au drapeau, nous tous œuvrant à la défense des États-Unis d’Amérique. »
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De ce simple point de vue, c’est tout simplement raté et c’est là un échec total. Pour l’heure, les républicains sont pour l’instant pris en otage par les ultraconservateurs dont Sarah Palin est un des porte-drapeaux avec le soutien de la Fox News. De son côté, Barack Obama est perçu comme étant positionné sur l’aile gauche du parti et sa tentative de tendre la main aux républicains « raisonnables » n’a pas fonctionné. Sur la réforme de la santé par exemple, aucune sénateur républicain n’avait apporté sa voix. A l’inverse, du côté de la Chambre des représentants, plusieurs membres démocrates ont fait défaut. Une frange plus importante avait menacé de ne pas voté si elle n’avait pas certaine garantie, comme par exemple de ne pas prendre en charge le remboursement de l’avortement.
Les jeunes, les noirs et les démocrates
Selon les résultats d’un tout récent sondage de Gallup, les lignes de partage entre les pros et cons sont assez claires et très élevées.
Du côté des partis, alors que les démocrates soutiennent assez largement le travail de Barack Obama (82 %), les républicains sont très peu nombreux (14 %) avec une différence record de 68 %. Comme toujours, les indépendants, dont les rangs ont grossi des dernières semaines, se situent entre les deux.
Côté racial, l’écart est aussi très important : 89 % des noirs soutiennent le travail de leur président, 43 % des blancs seulement. L’institut Gallup ne donne pas d’indications sur les hispaniques alors que c’est désormais la minorité la plus importante devant la communauté noire.
Enfin, pour ce qui concerne l’âge, 58 % des jeunes sont favorables, une proportion qui diminue régulièrement avec l’âge pour atteindre le seuil de 43 % pour les 65 ans et plus. Ce dernier point est évidemment favorable à Barack Obama dans la perspective des élections de 2012. Les citoyens américains qui seront en âge pour voter d’ici là seront en plus grand nombre aux démocrates et à Barack Obama qu’au camp adverse.