Luther Strange qui bénéficiait du soutien de Donald Trump et de l’appui et des finances de l’establishment républicain a perdu face à Roy Moore soutenu par Steve Bannon, l’ex-Raspoutine de la Maison Blanche et qui soutenait pourtant Donald Trump.
Cette primaire sénatoriale républicaine de l’Alabama serait sans doute passée inaperçue si elle ne concernait pas le poste de Jeff Sessions (Alors qu’il est l’un des plus fidèles parmi les fidèles de Donald Trump, Jeff Sessions s’est attiré les foudres de ce dernier depuis qu’il s’est mis à l’écart lors de l’investigation de Bon Mueller sur l’affaire russe) vacant depuis que ce dernier est ministre de la Justice et si Donald Trump n’avait pas décidé de soutenir Luther Strange de manière aussi visible qu’ambiguë lors de son rallye à Huntsville (Alabama) la semaine dernière. Pendant son discours décousu, voire incohérent, pendant lequel il a cru bon allumer une nouvelle polémique contre les joueurs de NFL qui ne respectent pas le drapeau ?
Mitch McConnell était aussi intervenu dans cette primaire en finançant des publicités pour Luther Strange pour un montant de 10 M$, cinq fois plus que pour son opposant.
Au final, la victoire de l’évangéliste ultraconservateur est nette avec plus de 10 % d’avance. Les républicains ont montré un front divisé dans cette élection partielle qui augure mal pour les midterms.
Le CV de Roy Moore parle pour lui-même. Coutumier d’un discours provocateur, il a été deux fois démis de ses fonctions de juge à la Cour Suprême d’Alabama : une première fois pour avoir refusé d’ôter une statue des Dix Commandements dans l’enceinte de la Cour, une seconde pour ses remarques défiant les lois fédérales sur le mariage homosexuel. L’Alabama et le Sud réactionnaire tels qu’ils existent encore et où Donald Trump est très populaire.
La prochaine étape est l’élection générale du 12 décembre entre Roy Moore et le démocrate Doug Jones, un procureur fédéral. La bataille sera rude pour ce dernier dans un état où un démocrate n’a pas gagné depuis un quart de siècle.