Alors qu’ils viennent de célébrer la fête nationale du 4 juillet, seulement 45 % des Américains sont fiers de l’être, la deuxième année consécutive que cet indicateur, mesuré depuis 2001 est passé sous la barre des 50 %. En fait, si l’on agrège ceux qui se déclare « extrêmement » fiers et fiers, on atteint le niveau de 70 % ce qui reste élevé a priori. Toutefois, c’est le plus bas niveau depuis 2001. C’est ce qu’indique l’institut Gallup dans une publication à la suite d’un sondage réalisé en juin.
Cette notion de fierté est explorée plus selon de huit critères liés au gouvernement et à la société américains : les réalisations scientifiques américaines, l’armée et la culture et les arts suscitent le plus de fierté, alors que le système politique américain et le système de santé et de protection sociale en recueillent le moins.
Les niveaux les plus élevées ont été enregistrées entre 2002 et 2004, après les attentats terroristes du 11 septembre, lorsque le public américain a exprimé un niveau élevé de patriotisme et s’est rallié au gouvernement américain. Mais cette appréciation s’est assez rapidement érodée.
On pourrait penser que cette idée de fierté transcende les partis et les convictions politiques et pourtant, comme dans quasiment tous les aspects de la société américaine, elle est très clivante.
Les dernières baisses globales du patriotisme sont largement motivées par les démocrates, dont la fierté déclarée est historiquement plus basse et fluctue davantage que celle des républicains. La dernière lecture de 22% de l’extrême fierté des démocrates est la plus basse des 19 dernières années de Gallup, et représente la moitié de ce qu’elle était plusieurs mois avant la victoire électorale de Donald Trump en 2016.
Pour leur part, la plupart des républicains sont restés extrêmement fiers de leur pays malgré une légère baisse par rapport à 2003. Même lorsque Barack Obama était au pouvoir, l’extrême fierté des républicains n’a jamais été inférieure à 68%.
Plusieurs sous-groupes qui s’identifient typiquement aux démocrates – femmes, libéraux et jeunes adultes – expriment tous des niveaux de fierté extrême aux États-Unis plus bas que les autres groupes de la population.
Afin de comprendre les sources de l’orgueil des Américains, Gallup a inclus une nouvelle question dans le sondage de juin. La question demandait aux Américains si huit aspects du gouvernement américain et de la société les rendaient fiers.
Les domaines qui tirent cette fierté vers le haut sont les réalisations scientifiques américaines (91%), l’armée américaine (89%), la culture et les arts (85%), l’économie (75%) et le sport (73%), et la diversité raciale, ethnique et religieuse (72%).
Inversement, le système politique américain (32%) et le système de santé et de protection sociale (37%) suscitent des opinions assez positives pour la plupart des Américains. Donald Trump l’écrit lui-même dans ces tweets, avec une économie aussi dynamique, son taux de popularité devrait être à 75 %. Mais si les Américains sont satisfaits de cette situation, la personnalité de Donald Trump en insupporte une partie importante
Le patriotisme américain est la dernière « victime » du climat politique fortement polarisé aux États-Unis d’aujourd’hui. Ce déclin reflète la fierté des démocrates en chute libre depuis l’entrée en fonction de Trump, alors même que la fierté des républicains a augmenté.
Si aucun des deux partis ne se sent fier du système politique américain, la politique risque d’affecter davantage le sentiment de fierté des démocrates à l’égard de leur pays que les républicains, compte tenu du très faible degré d’approbation du président par les démocrates. La prise de conscience par les démocrates de la cote d’approbation présidentielle historiquement basse de Trump au sein de la communauté internationale peut également être un facteur dans ce dernier déclin du patriotisme.
Il en va de même pour les données Gallup de cette année, selon lesquelles 31% seulement des Américains (dont 2% de démocrates) pensent que les dirigeants étrangers respectent Trump.
En l’absence d’un événement national important qui pourrait rallier tous les Américains autour du drapeau, compte tenu des vues bien établies des démocrates sur le président, ces lectures historiquement basses sur la fierté américaine vont probablement perdurer jusqu’à ce que Trump ne soit plus en poste. Et ce n’est pas la célébration revisitée de la fête du 4 juillet par Donald Trump à la gloire de Donald Trump qui devrait changer la situation.