Voilà soixante ans que trois militants pour les droits civiques se sont fait assassiner dans le Mississippi par des membres du Ku Klux Klan. Au milieu de cette période baptisée Freedom Summer, trois jeunes militants arrivent en ville pour inscrire les Noirs du Mississippi sur les listes électorales. C’était une période tourmentée. Des églises noires étaient incendiées dans tout le Sud. Les ségrégationnistes sont provocants.
Les trois militants étaient arrivés pour vérifier le dernier incendie de l’église. Dans la nuit, Mickey Schwerner, James Chaney et Andrew Goodman seraient tous morts, pris en embuscade par le Ku Klux Klan alors qu’ils quittaient le comté de Neshoba.
Il a fallu 44 jours à une mobilisation massive du FBI pour retrouver les corps brutalisés. Et des années pour obtenir ne serait-ce qu’un minimum de justice. Un meurtre qui intervient quelques jours après le vote du Civil Rights Act par une large majorité de 73 contre 27.
En 1967, un procès a eu lieu où 18 personnes sont accusées, sept d’entre elles sont condamnées d’atteinte aux droits civiques des trois militants assassinés. La peine maximale prononcée est de 10 ans de prison.
En 1998, l’un des condamnés met en cause un certain Edgar Ray Killen, alors un des responsables du Ku Klux Klan, qui n’avait jamais été inquiété. Le dossier est rouvert et des témoignages établissent l’implication de ce nouveau suspect dans le meurtre, autorisant la tenue d’un nouveau procès. Le 23 juin 2005, Killen, âgé de 80 ans, est reconnu coupable du meurtre des 3 militants des droits civiques. Il est condamné à 60 ans de prison par le tribunal de Philadelphie, Mississippi, plus de 40 ans après les faits (Source : Wikipedia).
Lors d’une conférence de presse en 1964, Martin Luther King Jr. montre des photos des militants des droits civiques assassinés dans le Mississippi : de gauche à droite, Michael « Mickey » Schwerner, un New-Yorkais venu dans le sud pour travailler sur le terrain pour le Congrès pour l’égalité raciale ; James Chaney, originaire de Meridian, Mississippi., qui a d’abord été bénévole CORE, puis membre du personnel ; et Andrew Goodman, un étudiant de New York qui faisait partie des centaines d’étudiants blancs des écoles du Nord qui se sont portés volontaires pour aider Freedom Summer.
L’événement est devenu un moment fondateur dans le mouvement des droits civiques. Pourtant, à l’occasion du 60e anniversaire des meurtres, qui a lieu vendredi, certaines personnes ici craignent que le pays oublie ce qui a été appris en cours de route. D’autres se demandent ce que le passé doit – et pour combien de temps.
À l’occasion de la commémoration de ce triple meurtre, le Washington Post donne la parole à des Américains pour leur demander le chemin parcouru depuis (In 1964, the Klan killed three young activists and shocked the nation).
Ce triple meurtre a également été mis à l’écran en 1988 par le biais du film Mississippi Burning d’Alan Parker avec l’excellent Gene Hackman. Il met en scène comment le Ku Klux Klan est infiltré dans la population blanche, y compris la police. Également la difficulté qu’ont les agents du FBI à mener l’enquête.