Ou encore les valeurs contre le portefeuille. Tel est le choix que les Américains auront à faire le 8 novembre prochain selon Joe Biden comme il l’exprimait dans son discours télévisé une semaine avant les élections de mi-mandat.
L’accroche de ce discours est l’horrible attaque contre Paul Pelosi, le conjoint de Nancy Pelosi, Speaker de la chambre des représentants. « Where is Nancy? Where is Nancy? » hurlait l’agresseur en entrant dans le domicile des Pelosi, nous rappelle Joe Biden faisant le lien avec la même interrogation des assaillants du Capitole le 6 janvier 2021. Pour Joe Biden, ces deux événements ne sont pas isolés mais font bien partie d’une même cause : les mensonges répétés de l’ancien président – qu’il ne nomme pas – selon lesquels les élections de 2020 (et peut-être celles de 2022 si les républicains ne les gagnent pas ?) ont été frauduleuses et volées. Un mensonge repris en cœur par plus de 300 candidats aux différentes élections de novembre. Un mensonge qui mine la démocratie puisqu’elle mine un de ses fondements essentiels : les élections.
Joe Biden n’ignore pas ou ne mésestime pas les problèmes auxquels sont confrontés les Américains aujourd’hui – « our economy, to the safety of our streets, to our personal freedoms, to the future of health care and Social Security, Medicare » – mais il considère qu’il est une chose encore plus importante qui est en jeu en novembre : la démocratie. « Make no mistake, democracy is on the ballot for all of us » rappelle aux Américains qui voudraient bien l’entendre. Le mot est cité 37 fois dans un discours de 2600 mots, une fois tous les 70 mots (une fois toutes les quatre lignes).
Le président fait la différence entre les républicains, les républicains MAGA estimant que ce dernier groupe est minorité. Possible mais c’est une minorité très bruyante et très active qui constitue désormais au cœur du parti alors qu’il était cantonné à la périphérie. Et les déclarations outrancières, immondes et répugnantes de Donald Trump – qui dit tout haut ce que d’autres pensent tout bas – ont lancé une sorte de concours Lépine de l’innommable (ce que l’on a pu constater lors de l’agression de Paul Pelosi avec des déclarations abjectes (Après l’attaque contre Paul Pelosi : Plus bas que terre !).
« A government of laws not of men », Joe Biden reprend l’idée de la déclaration de John Adams, deuxième président des Etats-Unis. Mais il rappelle la vielle expression « Freedom is not free », il faut qu’elle soit soutenue par les hommes. Les institutions ont tenu pense-t-on souvent lorsqu’on se réfère aux élections de 2020 mais une analyse des événements du 3 novembre 2020 au 20 janvier 2021 avait montré qu’il aurait fallu de quelques personnes ne résistant pas aux pressions pour que l’élection bascule. Joe Biden rappelle l’un des plus fameux : « In Georgia, for example, the Republican secretary of state and his family were subjected to death threats because he refused to break the law and give into the defeated president’s demand: Just find him 11,780 votes. Just find me 11,780 votes ».
Ce discours est à destination intérieure mais aussi extérieure. Joe Biden rappelle que sans ces lois et ces hommes capables de les faire respecter, la démocratie ne tient plus et laisse place à l’autocratie : « between the aspirations of the many and the greed and power of the few, between the people’s right for self-determination, and the self-seeking autocrat, between the dreams of a democracy and the appetites of an autocracy ».
Avec la formule « America’s not a zero-sum society or for you to succeed, someone else has to fail », Il reprend sous une autre forme la formule de John Kennedy « A rising tide lifts all boats ». Mais il semblerait que les républicains aient choisi de faire monter leurs embarcations et de faire couler celles des démocrates.
Comment ce message a-t-il été reçu par les républicains. Sans grande surprise avec les arguments classiques :
- Joe Biden, le Diviseur en Chef
- Joe Biden essaie de détourner l’attention
- Lorsque nous aurons la majorité, nous allons enquêter sur Joe Biden
Mitch McConnell (Scott-Irish)
Steve Scalise