Depuis l’après-Seconde Guerre mondiale et la création de l’Organisation des Nations Unies, nous, Européens, pensions que certains principes ne pouvaient être remis en cause. Les présidents américains, qui se sont succédé, ont en majorité partagé ces principes. Sauf certains comme George W. Bush qui avait lancé une guerre en Irak en 2003 sans l’autorisation des Nations Unies et alors que la Résolution 1441 de 2002 exigeait que « l’Irak coopère pleinement avec les inspections de l’ONU pour vérifier l’existence d’Armes de destruction massive, mais elle ne prévoyait pas explicitement une action militaire ». Le président américain d’alors a unilatéralement pris la décision d’attaquer l’Irak le 20 mars 2003 avec le soutien du Royaume-Uni. L’Allemagne et la France se sont alors distinguées en s’opposant à cette funeste initiative au désastreux résultat. Tout le monde à en tête le discours de Dominique de Villepin à l’ONU.
Et puis patatras, Donald Trump procède à des déclarations insensées que l’on est bien obligé de prendre en considération puisqu’elles émanent du président des États-Unis : annexion du Groenland, intégration du Canada dans l’Union en tant que 51e État des États-Unis d’Amérique, prise du contrôle du canal de Panama. On passera sur l’idée pas beaucoup plus sensée de renommer le golfe du Mexique en Gulf of America. Le slogan Make American Great Again (MAGA) répété à l’envi par le 45 et 47e président va-t-il laissé place au nouveau slogan Make America Trespasser Again (MATA). Ou encore Make America Healthy Again (MAHA) au moment où RFK Jr est audité par les sénateurs pour être confirmé comme ministre de la Santé. Pourquoi les États-Unis veulent acquérir le Groenland ? Donald Trump qui dit tout haut ce qu’il pense tout haut (puisqu’il n’a pas de sur moi) répond simplement : « parce qu’on en a besoin ». On est donc assez loin des principes énoncés par l’ONU.
CNN’s Erin Burnett speaks with Anders Vistisen, a Danish member of the European Parliament, about his decision to tell President Donald Trump to “f*** off” in response to Trump touting the idea of buying Greenland.
Mark Carney, Canadian economist and former Governor of the Bank of Canada and Bank of England, chats with Jon Stewart about his country’s response to Donald Trump’s desire to annex Canada: “It’s not going to happen.” They also discuss the impending financial crisis Canada faces if Trump follows through on his tariff threats and how the country’s upcoming election involving the leader of the opposition Conservative Party Pierre Poilievre mirrors the 2024 U.S. presidential race. Carney also discusses his bonafides as he considers entering the race to replace Trudeau as the leader of Canada’s Liberal Party.
The new U.S. Secretary of State Marco Rubio’s first foreign trip this week is to Panama, a country that – like Canada and Greenland – has found itself in the crosshairs of U.S. President Donald Trump.
FULL: Panama Canal hearing in the US Senate : des gens très sérieux au Sénat examinent les idées du très sérieux président.
Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage
Quand on veut casser un traité, on dit qu’il a été violé.
Un retour historique montre que les États-Unis se sont construits par acquisition successive. Il n’est pas impossible que Donald Trump – qui n’a sans doute pas lu les livres d’histoire – veuillent s’inscrire dans cette histoire d’expansion permanente des États-Unis depuis le rachat de la Louisiane à la déposition de la reine d’Hawaï en 1893 et à l’instauration d’un gouvernement provisoire d’un territoire qui deviendra le 21 août 1959, le 50e état des États-Unis.
Il y a d’abord eu la création des 13 colonies, de la Virginie en 1607 à celle de Géorgie en 1732. Il aura donc fallu plus de cent ans pour que l’implantation de ces colonies soit établie et encore plus d’un demi-siècle pour qu’elles se transforment en États-Unis d’Amérique.
Ils ont commencé leur expansion vers l’Ouest, de l’autre côté des Appalaches, avec les États du Kentucky, du Tennessee et de l’Ohio et un peu plus tard, tous les territoires à l’Est du Mississipi.
La Louisiane
En 1803, James Monroe et Robert Livingstone, envoyés par Thomas Jefferson en France, négocie l’acquisition de la Louisiane, permettant aux États-Unis de doubler leur superficie.
Le Texas
Puis c’est le Texas qui, après une brève période d’indépendance, entre dans le giron américain en 1945.
L’Oregon
Une fois le Texas intégré à l’Union, James Polk plaide pour une réoccupation de l’Oregon. Il renégocie le traité avec les Anglais et récupère la région qui sera constituée des États de Washington, de l’Oregon, de l’Idaho et d’une partie du Wyoming.
Les territoires de l’Ouest
La guerre avec le Mexique (1846-1848), permet à ce même James Polk d’annexer ce qui deviendra ensuite les États de Californie, du Nevada, de l’Arizona, de l’Utah et d’une partie du Colorado et du Nouveau-Mexique. L’expansion vers l’Ouest est achevée et les derniers territoires transformés en États intégrés à l’Union seront l’Arizona et le Nouveau-Mexique en 1912. Un petit territoire complétant l’Arizona et le Nouveau-Mexique a acheté au Mexique en 1853.
L’Alaska
Mais l’expansionnisme des États-Unis n’est pas fini. Andrew Johnson, qui n’est pas considéré comme un des plus grands présidents, procéda à l’achat de l’Alaska auprès de la Russie en 1867 pour un montant de 7,2 millions de l’époque (5 cents l’hectare). La Russie, dirigée par le tsar Alexandre II, était en difficulté économique après la guerre de Crimée (1853-1856) et craignait de perdre l’Alaska au profit des Britanniques sans compensation financière. La Russie décide donc de vendre l’Alaska aux États-Unis, qu’elle perçoit comme un allié potentiel contre le Royaume-Uni. L’achat est largement critiqué aux États-Unis. Certains surnomment l’Alaska “la folie de Seward” ou “le jardin de glaçons de Seward”, pensant que le territoire est inutile.
La découverte de ressources naturelles (or, pétrole, poisson, bois) fera de l’Alaska un investissement extrêmement rentable à long terme. L’Alaska devient officiellement le 49ᵉ État en 1959.
Hawaï
Hawaï est un royaume indépendant gouverné par la dynastie Kamehameha depuis 1810.
En 1887, sous la pression des colons américains, le roi Kalākaua est contraint d’accepter une constitution réduisant ses pouvoirs (surnommée la “Constitution des Baïonnettes”). En 1891, sa sœur, la reine Liliʻuokalani, tente de restaurer la monarchie en reprenant le contrôle du pays.
En 1893, un groupe de colons et d’hommes d’affaires américains, soutenus par des troupes de l’US Navy, organise un coup d’État et renverse la reine.
Initialement, le président Grover Cleveland, opposé à l’impérialisme, refuse d’annexer Hawaï et tente de restaurer la reine, mais le gouvernement provisoire résiste. En 1894, la République d’Hawaï est proclamée. En 1898, sous la présidence de William McKinley, les États-Unis annexent officiellement Hawaï par la résolution Newlands, adoptée par le Congrès.
En 1900, Hawaï devient un territoire des États-Unis. Il devient le 50e état des États-Unis en 1961.
Les États-Unis, un empire colonial
À la fin du siècle, les États-Unis entrent en guerre avec l’Espagne à propos de Cuba qu’ils souhaitent indépendant. Ils la gagnent rapidement, l’Espagne cède Cuba, Porto Rico, les Philippines, l’île de Guam. Pendant un temps, les États-Unis se transforment en pays colonisateur comme le Portugal, l’Espagne, l’Angleterre ou la France. Cuba reprend son indépendance en 1902 et les Philippines en 1946.
La doctrine Monroe formalisée par le président James Monroe en 1823 stipule que Les États-Unis proclament leur opposition à toute intervention européenne dans les affaires des Amériques, établissant leur influence sur le continent avec en échange une non-intervention dans les affaires européennes.
Ils sont intervenus à de multiples reprises sur tout le continent. On l’a vu au Mexique, en Alaska et à Cuba.
Il y a eu ensuite la Construction du canal de Panama (1903-1914) avec le soutien à l’indépendance du Panama contre la Colombie, suivi du contrôle de la zone du canal. Puis la restitution du Canal au Panama en 1999.
L’occupation militaire de plusieurs pays :
– Cuba (1906-1909, 1917-1922) : Interventions pour stabiliser des gouvernements favorables.
– Haïti (1915-1934) : Occupation pour protéger les intérêts économiques et financiers américains.
– République dominicaine (1916-1924) : Contrôle militaire pour “préserver l’ordre”.
Puis pendant la guerre froide : Endiguement du communisme
Le Coup d’État au Guatemala (1954) : La CIA renverse le président Jacobo Árbenz, jugé trop proche du communisme, et protège les intérêts de la United Fruit Company.
L’intervention de la baie des Cochons (1961) : Tentative ratée d’invasion pour renverser Fidel Castro.
Ensuite, les États-Unis ont soutenu des régimes autoritaires pour lutter contre le communisme, comme les dictatures au Chili (Pinochet, après le coup d’État contre Allende en 1973), en Argentine, au Brésil, et ailleurs.
Nicaragua (1980s) : Soutien aux Contras, un groupe paramilitaire opposé au gouvernement sandiniste.
Invasion de Grenade (1983) : Renversement d’un gouvernement marxiste. Invasion du Panama (1989) : Renversement du dictateur Manuel Noriega pour trafic de drogue et menace présumée aux intérêts américains.
Les principes de la Charte des Nations Unies
– La souveraineté des États
Chaque État est souverain sur son territoire et ses affaires internes, sans ingérence extérieure
(article 2 §1 de la Charte).
– L’interdiction du recours à la force
Les États ne peuvent pas utiliser la force ou la menace de la force contre un autre État, sauf en
cas de légitime défense ou sous autorisation du Conseil de sécurité (article 2 §4).
– Le règlement pacifique des différends
Les États doivent régler leurs conflits par des moyens pacifiques : négociation, médiation, arbitrage, ou recours à la Cour internationale de justice (article 2 §3).
– Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Les peuples ont le droit de choisir leur propre gouvernement et de ne pas être sous domination
coloniale ou étrangère (article 1 §2).
– La non-ingérence dans les affaires internes
Aucun État ou organisation internationale ne doit intervenir dans les affaires politiques ou économiques internes d’un autre État (article 2 §7).
– La coopération internationale
Les États doivent coopérer pour garantir la paix, la sécurité, les droits de l’homme et le développement économique et social (articles 1 et 55).
– L’égalité souveraine des États
Tous les États membres de l’ONU, qu’ils soient grands ou petits, ont les mêmes droits et obligations (article 2 §1).
– Le respect des droits de l’homme
Les États doivent promouvoir les droits fondamentaux, la dignité humaine et les libertés individuelles (articles 1 et 55).
– La sécurité collective
L’ONU a la mission d’assurer la paix et la sécurité internationale. Le Conseil de sécurité peut décider d’interventions pour maintenir ou rétablir la paix (Chapitre VII).