Par construction, les Etats-Unis constituent une terre d’immigration. Aujourd’hui, l’Amérique est le grand Satan pour les uns et les terres promises pour les autres. Pour certains, elle peut même être les deux à la fois. En tous, elle reste la destination la plus désirée (18 % des réponses), d’assez loin, devant Le Canada, l’Allemagne, l’Espagne et la France. Néanmoins, si l’on ajoute les 5 pays les plus prisés, on atteint 22 %, un taux supérieur à celui des Etats-Unis. Dans une note récente, l’institut Gallup évalue à 900 millions le nombre de personnes qui souhaitent émigrer dans un autre pays. Et c’est l’Amérique latine et les Caraïbes où la pression est la plus forte : plus d’un tiers de la population souhaite quitter leur pays.
Dans son dernier rapport, le Congressional Budget Office (CBO) indique la population américaine devrait passer de 336 millions de personnes en 2023 à 373 millions en 2053. Comme la croissance de la population âgée de 65 ans et plus dépasse celle des groupes d’âge plus jeunes, la population devrait continuer de vieillir.
La croissance démographique devrait ralentir entre 2023 et 2053, s’établissant en moyenne à 0,3 % par an au cours de cette période. Cette croissance sera de plus en plus tirée par l’immigration, car les taux de fécondité restent inférieurs au taux qui serait nécessaire pour qu’une génération se remplace exactement en l’absence d’immigration. Le Covid a clairement stoppé l’immigration pendant près de deux ans et de manière spectaculaire (voir graphique ci-dessous).
La population civile non institutionnalisée passe de 266 millions de personnes en 2023 à 301 millions de personnes en 2053, selon les projections du CBO, augmentant de 0,4% par an, en moyenne. Cette mesure, que CBO utilise pour projeter la taille de la main-d’œuvre, est composée de personnes âgées de 16 ans ou plus. Le sous-groupe des personnes âgées de 25 à 54 ans (adultes dans la force de l’âge) croît à un taux annuel moyen de 0,2% au cours de cette période, plus lentement qu’au cours des dernières décennies. (Au cours des 40 dernières années, la population civile non institutionnalisée dans son ensemble a augmenté à un taux de 1,1 %, et la population dans la force de l’âge actif a augmenté à un taux de 0,9 %). Le rapport entre population active et population totale est donc est train de diminuer posant le même problème que dans tous les pays développés mais aussi des pays comme la Chine qui, pour la première fois en 2022, à observer un recul de sa population.
La population devrait augmenter (de 0,8 % en 2052, dernière année des projections publiées par le CBO l’année dernière) et croître légèrement plus rapidement, en moyenne, dans les projections de cette année, pour deux raisons principales. Primo, l’immigration nette devrait être plus élevée, ce qui stimulera la taille et la croissance de la population en âge de travailler au cours de la période 2023-2053. Secundo, les taux de mortalité des personnes de 65 ans et plus devraient être plus faibles au cours des deux premières décennies de la période de projection ; cette baisse découle du nombre de décès dus aux infections à la COVID-19 en 2022 que ce que le CBO avait prévu précédemment.
Les projections du CBO concernant les taux de fécondité, de mortalité et d’immigration nette sont incertaines. De petites différences entre les projections de ces taux et les résultats réels du CBO pourraient s’aggraver sur de nombreuses années et modifier considérablement les résultats démographiques d’ici la fin de la période de projection.
La taille de la population américaine, ainsi que sa composition par âge et par sexe, affectent l’économie et le budget fédéral. Par exemple, la taille de la population âgée de 25 à 54 ans influe sur le nombre de personnes en activité ; De même, la taille de la population âgée de 65 ans ou plus affecte le nombre de bénéficiaires de programmes fédéraux tels que la sécurité sociale et l’assurance-maladie.