L’explosion de la diversité

Dans moins d’un an, le recensement de 2020 – c’est une obligation prévue par la Constitution – enregistrera à quel point le pays est devenu beaucoup plus diversifié sur le plan racial, poursuivant ce que le Brookings Institute appelle « l’explosion de la diversité » qui a jalonné les résultats du recensement de 2010. En amont du recensement, le Think Tank vient de publier une série de cartes représentant les évolutions des différentes communautés raciales. La communauté hispanique a connu ces dernières années, la plus forte croissance.

Les estimations publiées récemment par l’agence du recensement (US Census Bureau) pour 2018 indiquent clairement que les populations de minorités raciales – en particulier les Américains hispaniques, asiatiques et noirs – continuent de s’étendre, laissant moins de régions du pays concernées par la diversité.

Les nouvelles estimations indiquent que, pour l’ensemble du pays, les résidents hispaniques représentent 18,3% de la population. Les parts des résidents noirs et asiatiques sont respectivement de 12,5% et 5,9%.

Mais il évidemment là s’agit d’une moyenne nationale et la répartition des différents groupes changent radicalement lorsque l’on regarde de près les 3 100 comtés du pays.

La carte ci-dessous illustre les comtés où ces groupes, ainsi que les Amérindiens ou les Alaska, sont fortement représentés et constituent une proportion plus importante de la population totale du comté que pour l’ensemble du pays. Sont également identifiés les comtés où deux minorités ou plus sont fortement représentées. Le comté de Queens, au N.Y., le comté de Harris, au Texas, le comté de Gwinnett, en Géorgie, et le comté de Solano, en Californie, sont des exemples de ces derniers, où chacun des trois groupes minoritaires les plus importants représente une plus grande partie de la population locale que leur population nationale.

Where race-ethnic minority groups are highly represented, by county

Selon cette définition, les résidents hispaniques sont fortement représentés dans une multitude de comtés, de la Californie au Texas, en passant par des parties de Mountain West, du Sud-Est, des zones urbanisées du Nord et de nombreuses petites localités de l’intérieur du pays. Les résidents asiatiques, souvent avec d’autres groupes minoritaires, sont fortement représentés en Californie, à Washington, au Texas, dans certaines parties du sud-est, dans les grandes zones métropolitaines et dans les petites villes de toutes les régions du pays.

La plus forte concentration d’Américains noirs se situe dans le Sud – au sens des Etats du Sud – du pays, qui abrite 58% de la population noire du pays. Ces concentrations apparaissent également dans de nombreuses zones urbaines du nord et avec d’autres minorités dans de grandes parties de l’Ouest.

Alors que la carte montre de larges zones de « comtés blancs » – où aucune minorité raciale n’est fortement représentée – nombre d’entre elles sont petites, moins urbaines et peu peuplées, où la population blanche stagne. En fait, ces comtés – qui couvrent de vastes régions du centre du pays – n’abritent que 30% des habitants du pays.

En revanche, 35% des résidents des États-Unis vivent dans des comtés où deux minorités ou plus sont fortement représentées, le reste résidant dans des régions où un groupe minoritaire est fortement représenté. Pourtant, la diversité croissante prévaut partout : depuis 2010, 96% de tous les comtés des États-Unis ont enregistré une baisse de leur part dans la population blanche.

Metros with largest 2018 Hispanic populations and highest 2010-2018 growth

White* gains and losses in the 100 largest metro areas

 

[Source: U.S. Census Bureau]