Depuis le milieu des années 90, la proportion de femmes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur a dépassé celle des hommes. Depuis, l’écart n’a cessé de ses creusé. En observant le groupe des 25 – 34 ans, 46 % des femmes ont un diplôme de Bachelor (4 années d’études supérieures) ou plus contre 36 % pour les hommes. C’est ce qu’indique une étude que vient de publier le Pew Research Institute (10 facts about today’s college graduates).
Si l’on considère que le diplôme est le sésame pour accéder aux postes à responsabilité dans les entreprises, la décennie à venir devrait être logiquement celle de la prise du pouvoir économique par les femmes. Car pour l’heure, les postes de présidents des grandes entreprises américaines sont largement trustés par les hommes. 74 présidentes des 500 plus grandes entreprises américaines sont des femmes. Même si elle peut être considéré comme lente, l’évolution existe. Elles étaient 41 il y a un an et seulement 7 en 2002. Dans le milieu politique, l’évolution est aussi perceptible. Actuellement, 144 des 539 des sièges du Sénat et de la Chambre des représentants sont occupés par des femmes, soit une augmentation de 50 % en dix ans. A noter que les démocrates sont nettement plus avancés dans cette marche vers l’égalité que les républicains.
Les raisons invoquées pour ne pas avoir fini ces quatre années d’études supérieures sont variés allant de difficultés à financer les études (le coût des études supérieures est élevé), les charges de famille ou tout simplement ne le souhaitaient pas.
Et pourtant, l’incitation à faire des études pour « mieux gagner sa vie » selon l’expression consacrée est nette et sans appel. En 2021, le revenu annuel médian des jeunes diplômés de 22 à 27 ans ayant un diplôme de type Bachelor est de 52 000 dollars contre seulement 30 000 dollars pour leurs homologues ayant seulement un diplôme du secondaire. Sur dix ans, l’écart serait donc de 220 000 dollars (en supposant qu’il reste fixe alors qu’on peut supposer qu’il a tendance à augmenter). Faire des études est donc un « investissement » largement rentable. Même si l’on sait que les étudiants ont de plus en plus de mal à rembourser les emprunts qu’ils ont consentis pour faire des études. La question de la dette étudiante est récurrente depuis plusieurs années. Autre avantage qui s’ajoute au précédent, le taux de chômage chez les diplômes est moins élevé que chez les non diplômés. En février 2020, juste avant l’explosion de la vague de la Covid, le taux de chômage des diplômés du supérieur était de 1,9 %, celui des diplômés du secondaire de 3,7%. Et la crise a touché plus fortement ces derniers : 6,8 % de chômage chez les premiers, 12,2 % chez les seconds.
Troisième enseignement de cette note, les inégalités raciales sont extrêmement fortes. Plus de 60 % des Américains d’origine asiatique ont un diplôme de type Bachelor contre 28 % pour les Noirs et 20 % pour les Hispaniques. Les Blancs se situant au niveau intermédiaire de 40 %. Si la situation s’améliore avec le temps, les différences sont toujours aussi importantes (voir ci-dessous).